Au cours des 10 dernières années, la carte sanitaire du pays a connu des mutations profondes. On a assisté à l’ouverture de 03 hôpitaux de 1ère catégorie : 2012 : HGOPY, 2015 : HGOPED, 2016: CHRACERH et le renforcement des trois autres existant : HGY, HGD et le CHUY soit un total six hôpitaux de 1ère catégorie. La mise en service de 05 hôpitaux de 2ème catégorie : 2015 : le Cury, 2015 : l’hôpital de Référence de Sangmélima, 2021-2022 : les Centres hospitaliers régionaux d’Ebolowa, Bafoussam et Garoua, ils augmentent l’offre des hôpitaux existant (hôpital Central de Yaoundé, hôpital Laquintinie de Douala, l’hôpital Jamot de Yaoundé) soit un total de 08 hôpitaux de 2ème catégorie.
Plus de 06 hôpitaux régionaux portant le nombre d’hôpitaux régionaux à 16 dans le pays. Le Cameroun compte plus de 170 hôpitaux de districts, les 258 centres médicaux d’arrondissement et plus d’un millier de centres de santé. Le secteur privé s’est également enrichi de formation sanitaire de référence. Plusieurs polycliniques et cliniques offrent des soins de qualité et de très haut niveau. Dans chaque chef-lieu de région, on retrouve un scanner dans un hôpital public. Dans la ville de Yaoundé, on comptabilise au moins 08 scanners dans les hôpitaux privés et publics. Seulement, force est de constater que malgré ces évolutions qui ont muté la carte sanitaire du Cameroun, ces hôpitaux sont très peu fréquentés par les populations.
Le constat confirmé par les personnels de santé évoque une série d’interrogations. Pourquoi les camerounais boudent- ils leurs hôpitaux alors même que c’est à coup de milliards que les pouvoirs publics les ont construits ? L’hôpital camerounais est- il fiable ? ou alors un phénomène empêche le déploiement des populations vers les hôpitaux ? Bien malin qui répondrait à ces questions qui relèveraient d’un sondage si l’on veut avoir des résultats exacts. Le moins que l’on puisse dire est que de nombreux camerounais sont pour certains déçus par le service offert dans les hôpitaux publics au Cameroun. De l’accueil à la prise en charge, le parcours du combattant constitue une véritable sape morale des usagers.
Les victimes de ces traitements à la négligence et souvent inhumains ne sont pas prêt à revenir. Tout au contraire ils participent à de mauvaise campagne contre ces hôpitaux. Le plus difficile encore c’est lorsqu’on est malade sans argent. Aucune prise en charge, et on compte des centaines dans l’année qui meurent dans un hôpital, sans avoir été secouru par le personnel, parce qu’il n’avait pas d’argent. C’est la charité qui se moque de l’hôpital, au grand dam du principe humanitaire qui encadre les activités hospitalières. Mais il y a aussi les effets des nouvelles églises sur les populations.
Le pasteur est un médecin aux pouvoirs magiques qui guérit tout. Ses prières, ses eaux et huiles n’ont visiblement rien à envier aux traitements offerts par les médecins à l’hôpital. Sauf que ce n’est qu’au moment fatal que l’on se rend souvent compte de la duperie du pasteur, qui se recroqueville derrière le sacrée « volonté de Dieu ». En gros et il faut le relever, le taux de fréquentation des hôpitaux est très bas au Cameroun, et il est urgent de mener une réelle enquête afin de réconcilier les patients d’avec les hôpitaux. L’Etat a fort à gagner dans ce pari qui a multiples conséquences sur le tissu social.