Le Rwanda, solution africaine aux problèmes africains. Ainsi pourrait-on résumer la décision des Européens de refouler les Africains non-désirables et logés en escale en Libye au pays de Paul Kagamé. Selon un accord signé en septembre 2019 avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Union africaine, ce petit pays d’Afrique centrale s’est engagé à accueillir un premier contingent de 500 réfugiés évacués de Libye, jusqu’à ce que leur demande d’asile soit traitée.
Dans le cadre de ce programme appelé « Mécanisme de transit d’urgence » (ETM), ils pourront bénéficier de l’asile dans un pays occidental, être rapatriés dans leur pays d’origine, réinstallés dans un pays de la région ou rester au Rwanda. En 2017, le gouvernement rwandais s’était dit prêt à recevoir jusqu’à 30 000 migrants africains sur son sol, par groupe de 500, afin d’éviter tout débordement.
Ce système est présenté par le HCR comme une réponse à la crise des réfugiés en Libye : plus de 40 000 sont enregistrés dans le pays et quelque 4 000, parmi eux, sont actuellement bloqués dans des centres de détention, où l’accès des travailleurs humanitaires est restreint. « Notre but est de les protéger des persécutions dont ils sont victimes là-bas et de leur éviter une traversée dangereuse de la Méditerranée tout en leur proposant une palette de solutions », explique Elise Villechalane, porte-parole de l’agence onusienne à Kigali. Pour le Rwanda, qui accueille déjà 150 000 réfugiés venus principalement de la République démocratique du Congo (RDC) et du Burundi, c’est une manière de soutenir des « solutions africaines aux problèmes africains », l’un des mantras du président Paul Kagame.
Auparavant destiné à l’accueil de réfugiés burundais, le centre, situé dans la région du Bugesera, au sud de Kigali, a donc fait peau neuve. Les petites maisons de briques disséminées dans les bois hébergent 299 demandeurs d’asile, majoritairement originaires d’Erythrée, de Somalie, d’Ethiopie et du Soudan. Ils sont libres de se rendre dans les villages alentour, peuvent suivre des cours de langue et bénéficient d’un suivi psychologique et médical. Il y a cependant lieu de se pose un certain nombre de questions sur ces appétits Rwandais à l’hospitalité Africaine. Nous savons certes qu’en quelques années, le Rwanda en proie à une guerre civile en 1994, a connu une véritable traversés du désert.
Les efforts de développent du Président Kagamé crèvent les yeux, lui qui était impliqué dans l’instabilité de son pays a commencé à laver son image et celle du Rwanda, au point de se faire citer et féliciter sur le plan international. Cela induit-il cependant que ce pays dont la stabilité politique n’est pas encore démontrée en raison des milices qui continuent des exactions, peut-il réellement accueillir des milliers de réfugiés ? En se posant la question, souvenons-nous que le taux de chômage au Rwanda culmine à 24%, soit le plus élevé depuis 2000. Le taux d’emplois est de 46.50% selon les données de l’ONU en janvier 2022.
De tels chiffres laissent clairement croire que la croissance que le pays a connu ces deux dernières décennies a connu une baisse considérable, due notamment à la baisse de l’industrialisation donc au manque de création des richesses. Des indices qui inquiètent donc quant à la capacité de ce pays à recevoir tant de personnes. Mais une lecture diplomatique permet de comprendre sa position face à une Europe dont la France est un pays phare. Longtemps considérés comme des ennemis suite au génocide Rwandais dont les deux pays se rejetaient mutuellement les responsabilités la France de Nicolas Sarkozy s’était considérablement rapprochée du Rwanda au point ou les deux pays président se sont rendus des visites de courtoisie. Certainement pour aplanir leur différents. La suite en est que le président Sarkozy avait offert un boulevard diplomatique au Rwanda en faisant de l’une de ses compatriotes, la secrétaire générale de la francophonie. Normal donc que dos au mur sur la question des réfugiés Africains, le Rwanda saisisse la main tendue de la France et de l’Europe, naturellement contre quelques milliers d’euros. Par ces temps de crise, c’est une manne.