Alain Fogue, Olivier Bibou Nissack Mispa Awasum, … tous militants du MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun), parti politique du Pr Maurice Kamto, ont été condamnés par le Tribunal militaire de Yaoundé. La sentence rendue publique est de sept années d’emprisonnement ferme.
A la veille d’une manifestation pacifique d’opposition, le 21 septembre 2020, Alain Fogue et Olivier Bibou Nissack avaient été arrêtés. Mais le lendemain encore au cours de la manifestation, des centaines autres personnes avaient été interpelées. De plus, le 22 septembre 2021, plusieurs membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avaient été mis aux arrêts, certains ont été libérés et plusieurs autres croupissent dans les prisons du Cameroun. Le 27 décembre 2021, après une succession d’audiences, Alain Fogue et Olivier Bibou Nissack ont écopé d’une condamnation de 7 ans de prison prononcée par le Tribunal militaire de Yaoundé ; 36 autres prévenus ont été condamnés à diverses peines allant de sept à cinq ans ferme. Une sentence qui avait été prononcée en l’absence des condamnés, en détention, depuis des mois, à la prison centrale de Yaoundé.
« Face à cette lourde sentence, nous regrettons, car cette dernière viole les traités régionaux et internationaux des Droits de l’Homme. Nous nous inquiétons sur la décision de maintenir les membres du MRC en détention ; condamnons avec fermeté l’absence d’un procès équitable ; dénonçons les menaces et autres actes d’intimidations que subissent les membres du MRC, leurs avocats et autres défenseurs des droits humains et demandons leur libération pure et simple ainsi que la réparation du préjudice qu’il subit », s’est ainsi exprimé Maximilienne Ngo Mbee, Secrétaire exécutive du REDHAC (Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale).
Notons que les militants étaient poursuivis notamment pour « rébellion » et « tentative d’insurrection ». Toutefois, en rappel, le 7 décembre 2021, un autre groupe d’une quarantaine de militants du MRC a été condamné par le Tribunal militaire de Douala, à des peines privatives allant de 6 mois à 5 ans de prison. Sauf qu’à en croire les opinions des organismes de droits de l’homme et les responsables de ce parti, on a bien l’impression qu’il s’agit d’une république dans laquelle tout apposant est envoyé à la guillotine. Que non. Le Cameroun est doté d’un parlement composé de plusieurs partis politiques. Les partis politiques d’opposition au Cameroun ont une vie, leurs leaders et sympathisants émettent publiquement leurs avis sans rien risquer. Mais ce qu’il encore rappeler aux militants du MRC c’est qu’ils exercent dans un pays, une république.
Le Cameroun n’est pas un no mans land où chacun se lèverait et ferait ce qu’il veut. Lorsque eux ils seront au pouvoir, ils ne rêveraient pas de diriger un état dans lequel tout citoyen de l’opposition ferait à sa guise. Le respect des institutions du Cameroun est un impératif catégorique pour tout citoyen, qu’il soit ou non du pouvoir. C’est par là que commence à république qu’ils veulent gouverner. Les sept années de prison de ces militants ne sont en réalité que le prix de la défiance, la défiance contre les institutions de l’État. Et à un moment donné, il est souvent nécessaire après la tolérance, que l’État montre à chacun là où se trouve sa véritable place.