La Turquie aurait l’intention de faire une offre à l’Égypte pour que les échanges commerciaux entre les deux pays se règlent en devises locales, de sorte que l’Égypte achète à la Turquie et paie en livres, et que la Turquie achète à l’Égypte et paie en livres. Le ministre turc des Affaires étrangères a annoncé que son homologue égyptien Sameh Choukri se rendra en Turquie cette semaine et que la nomination des ambassadeurs respectifs lors de cette visite n’est pas à exclure.
Ce réchauffement des relations beaucoup plus économique a droit de cité. L’On a souvenance d’une similarité au niveau des chutes observées des livres. Il y a un an, c’est la livre égyptienne qui s’échangeait à la moitié de sa valeur comparée à celle de mars, après la troisième intervention de la Banque centrale dictée notamment par un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI). Cette nouvelle dévaluation à 31,95 livres pour un dollar le matin avant de remonter en début d’après-midi à 29,8 livres pour un dollar a affecté encore un peu plus les 104 millions d’Egyptiens dans un pays où la majorité des biens sont importés.
La livre turque avait pour sa part atteint en 2022 la baisse des taux d’intérêt. La Banque centrale turque Avait abaissé son principal taux directeur d’un point pour le deuxième mois consécutif, de 13% à 12%, justifiant une nouvelle fois sa décision par les « incertitudes sur la croissance mondiale et les risques géopolitiques ». En très léger recul par rapport à son record atteint dans la matinée, la monnaie turque s’échangeait peu avant midi GMT à plus de 18,38 livres pour un dollar. L’Egypte comme la Turquie subit aussi de plein fouet les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, dans la mesure où elle est le premier importateur de blé du globe, dont les deux grands producteurs du monde sont Kiev et Moscou.
L’Egypte doit désormais se fournir auprès d’autres pays à des prix qui ont soudainement flambé. La Turquie étant le deuxième plus grand importateur de produits égyptiens après les Emirats arabes unis. Nihad Akinci, président de l’Association des hommes d’affaires égypto-turcs, a déclaré que s’ils ouvrent le commerce entre les deux pays en monnaies locales, ils vont éliminer une grande difficulté en matière d’investissement en ce moment. Le volume des échanges commerciaux entre l’Egypte et la Turquie a atteint 4,358 milliards $ en 2017, contre 4,176 milliards $ en 2016, soit une hausse de 4,35%.
Les exportations de l’Egypte vers la Turquie se sont élevées à 1,998 milliard $ en 2017, contre 1,443 milliard $ en 2016. Ce qui correspond à une augmentation de 38,5%. Cette hausse des exportations est essentiellement tirée par trois secteurs industriels qui représentent 80% des exportations totales de l’Egypte, à savoir : les produits chimiques (+89%); les vêtements (+23%); et les textiles (31%).