Des centaines de manifestants se sont rassemblés à Paris les 15 et 16 Mai pour exprimer leur soutien au peuple Kanak victime de violence institutionnelle de l’Etat. Ces manifestations de soutien font suite aux émeutes qui ont débuté en nouvelle Calédonie en début de semaine après une réforme constitutionnelle.
La situation très tendue en nouvelle Calédonie depuis quelques jours a conduit les calédoniens présents à Paris à se retrouver pour une manifestation pacifique en soutien à la population présente sur l’archipel. Un premier rassemblement, organisé par un collectif d’indépendantistes a eu lieu mercredi 15 Mai à la place de la République à Paris. Un second s’est déroulé le 16 sur cette même place de la république. Les calédoniens manifestent contre la violence institutionnelle de l’Etat et expriment leur soutien aux kanaks victimes d’émeute et de violence depuis quelques jours.
Pour le collectif Solidarité Kanaky, qui réagissait via un communiqué, la réforme constitutionnelle à l’origine de cette montée de tension et cet embrasement est un « processus dangereux pour l’avenir du peuple kanak ». Le collectif déplore des inégalités économiques et sociales toujours « très importantes » en Nouvelle-Calédonie, « 30 ans après l’accord de Nouméa ». « Des conditions qui permettent de renforcer la colonie de peuplement qu’a toujours représenté́ pour l’État français ce territoire du Pacifique », explique le communiqué. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pour sa part, indiqué que le gouvernement « n’envisage pas de retrait » de cette réforme constitutionnelle.
Notons que la réforme prévoit d’élargir le corps électoral du scrutin provincial de Nouvelle-Calédonie qui, actuellement se limite aux électeurs inscrits sur les listes électorales en 1998 et à leurs descendants, excluant directement les résidents arrivés après 1998.
Selon l’Institut statistique de Nouvelle-Calédonie, ce sont environ 25 000 électeurs qui pourraient intégrer la liste électorale avec ce nouveau texte, une situation que les indépendantistes kanaks refusent d’accepter. Pour l’heure cinq personnes dont deux agents de maintien de l’ordre sont décédés en nouvelle Calédonie.