« Il ne faut pas retourner la charge : la faute, c’est celle des putschistes. Comment voulez-vous que nous délivrions des visas ou que nous fassions de la coopération culturelle quand vous n’avez plus la possibilité, même en tant qu’ambassadeur, de sortir, qu’il est persona non grata et qu’on refuse qu’il puisse s’alimenter ? » C’est la réaction du Président Français ce 15 septembre, au sujet de la polémique des visas. Une réponse qui prouve peut-être qu’il n’y a pas de fumée sans feu.
En effet, une information relayée par les médias français, faisait état d’une rupture de la coopération culturelle entre la France et trois pays du Sahel, à savoir Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ce qui aurait conduit à un refus de visas à des artistes ressortissants de ces pays, n’étant plus « les bienvenus sur les scènes françaises ». Une information fausse selon Emmanuel Macron, qui n’a pas manqué de rappeler que la France a par ailleurs stoppé les actions au Sahel mais pas sur son territoire, alors elle continue d’accueillir les intellectuels et les acteurs culturels.
Et pourtant le communiqué signé de la Direction des affaires culturelles citait bien le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères comme commanditaires d’une telle décision. Quelques heures plus tard, un démenti du Ministère français de la culture était publié, sans omettre de préciser que la délivrance des visas pour les personnes venant de ces trois pays a tout de même été stoppée depuis le 7 août dernier pour « des raisons de sécurité ». Mais selon le même ministère, la décision ne s’applique pas aux personnes titulaires de visas bien avant la date de suspension.
La situation est pourtant simple, la délivrance des visas a bien été interrompue, alors pourquoi le ni oui, ni non des collaborateurs du Président français ? Lui, en revanche, n’a pu se retenir de cracher la vérité : « vous avez des putschistes aujourd’hui, qui nous attaquent (…) c’est un devoir de réduire notre présence et de même stopper notre coopération ». Pour rappel, l’ambassadeur français au Niger qui n’a toujours pas obtempéré à l’ordre de libérer le territoire nigérien, reste toujours soutenu par le pouvoir français, de même la CEDEAO à qui il a assuré la disponibilité de ses hommes dans l’optique d’une opération militaire au Niger.