60% d’un pack de 1.300.000 poteaux sont à remplacer sur l’ensemble du triangle national selon le ministre de l’eau et de l’énergie. Ce sont les révélations de Gaston Eloundou Essomba face à la presse le 31 mars 2022 à Yaoundé. Le ministre de l’eau et de l’énergie a tenu à apporter des éclairages sur la situation énergétique au Cameroun permettant aux journalistes de s’abreuvoir à la bonne source en cette période où l’épidémie de choléra fait rage.
C’était un éclairage plus nécessaire pour sortir de l’obscurité et s’abreuvoir a la bonne source. Face à la presse à Yaoundé le 31 mars 2022, Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’eau et de l’énergie est revenu sur la situation énergétique du Cameroun qui tire sa racine des plans d’ajustement structurel imposés par les institutions de Bretton woods au Cameroun.
« Nous avons mis sur pied deux plateformes de veille numérique. Grâce à ce dispositif couplé aux missions sur le terrain, les informations nous sont fournies régulièrement sur l’ensemble du territoire national concernant les localités même les plus reculées qui ont des soucis en matière de fourniture d’électricité ou en eau potable. Il ressort de l’exploitation des données que les principaux points d’attention dans ces deux secteurs sont : le déséquilibre entre l’offre et la demande et les contraintes dans le transport et la distribution. S’agissant du service public de l’électricité, qu’il me soit permis de rappeler que les difficultés auxquelles il est confronté sont fortement corrélés au performance sur la période 1990-2010. Comme vous le savez l’économie a connu une période de stagnation entre 1990 et 2006, période pendant laquelle les investissements publics dans le secteur de l’électricité ont été gelés du fait de la diminution drastique des ressources de l’État qui ne lui permettaient plus de s’endetter auprès des institutions financières internationales », a affirmé Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’eau et de l’énergie.
Déséquilibre entre l’offre et la demande
S’agissant du déséquilibre entre l’offre et la demande qui entraîne le rationnement des ménages dans les 3 réseaux que sont les réseaux interconnectés Nord, Sud et Est. Le ministre de l’eau et de l’énergie a établi les responsabilités non sans évoquer les conséquences néfastes du changement climatique
« le réseau interconnecté Sud qui est constitué de 6 régions méridionales : le Centre, le Littoral, le Nord-ouest, le Sud-Ouest et le Sud a l’avantage de disposer d’un énorme potentiel en matière d’hydroélectricité. L’essentiel de ce bassin se trouve dans la Sanaga où de grands projets hydroélectriques ont été réalisés ou sont en cours de réalisation. Globalement pour l’heure, le déséquilibre de l’offre et la demande est principalement dû à la surcharge du transport et la distribution. Les transformateurs sont aujourd’hui surchargés parce que sollicités pour leur pleine capacité. Cette situation entraîne le déclenchement des lignes suivi du rationnement. Les interruptions interviennent également lorsqu’il y’a des travaux sur les lignes de transport. Dans le domaine de la distribution de l’électricité, l’une des causes des délestages résultent de la chute des poteaux bois du concessionnaire ENEO. En effet, 60% sur une bague 1.300.000 poteaux sont à remplacer sur l’ensemble du territoire national. Face à ce problème, le gouvernement a décidé d’opter pour un remplacement systématique des supports en poteaux bois des lignes moyens tensions par des supports en poteaux Betton. 31.000 poteaux Betton ont déjà été installés entre 2019 et février 2022 », a révélé le membre du Gouvernement.
La période étiage
Juste après la 33eme édition de Coupe d’Afrique des nations. Le Cameroun, pays hôte de la compétition a été de nouveau plongé dans le noir « nous avons assisté à une basse du niveau d’eau sur le fleuve Ntem. Une baisse qui intervient à la période d’étiage prévue entre le 15 février et le 31 mars de chaque année. Contrairement aux centrales hydroélectriques de Songloulou et Edéa, la Centrale de Memve’ele ne bénéficie pas encore d’un stockage d’eau dans un barrage pour faire tourner les machines en période d’étiage d’où une baisse drastique de la production de Memve’ele passée de 09 mégawatts disponibles 24/ 24 pendant la Can à une puissance de 30 mégawatts seulement en soirée entre 18h et 22h », Se défend Gaston Eloundou Essomba.
Réseau interconnecté Nord
D’après le Minee, le réseau interconnecté Nord qui couvre les régions de l’Extrême-nord, le Nord et l’Adamaoua fait face aux effets du dérèglement climatique : « le barrage de Lagdo, principal ouvrage de production de l’énergie électrique est celui qui garantit la stabilité du système électrique dans le réseau interconnecté Nord. Il est appuie par les centrales thermiques de Garoua, Gaoundéré, Maroua et Kousseri. Dans l’ensemble, les populations du Grand Nord subissent des délestages à cause de la baisse de l’hydrologie dans le bassin de la Benoué. Le déficit de production du barrage de Lagdo n’est lié ni à un problème d’ensablement, ni à un problème électromécanique de ses turbines ».
Les investisseurs du gouvernement dans le secteur électrique
Pourtant le gouvernement a consenti des investissements colossaux pour réduire le déficit énergique au Cameroun « Le stratégie du gouvernement a jusqu’ici consisté à accroître l’offre de production. Ainsi l’État a mis en œuvre la centrale thermique de Limbe d’une puissance de 85 mégawatts, de celle de Bamenda d’une puissance de 60 mégawatts, de Mbalmayo d’une puissance de 10 Mégawatts et la liste est loin d’être exhaustive. Cependant, conscient des coûts onéreux de la production des centrales thermiques, l’État s’est résolu à développer une stratégie d’accroissement de l’offre de production à travers les projets de Lom pangar, Mekim et Natchigal », argue le membre du gouvernement. Des investissements qui ne permettent encore au Cameroun d’atteindre l’autosuffisance énergique.
