Bissau, 26 novembre 2025 — La Guinée-Bissau est une nouvelle fois secouée par un coup d’État militaire, survenu à peine 24 heures avant la proclamation officielle des résultats des élections présidentielles et législatives. Ce renversement brutal du pouvoir, orchestré par des factions de l’armée, révèle des tensions profondes au sein de l’élite politique du pays.
Selon plusieurs sources concordantes, Domingos Simões Pereira, président sortant de l’Assemblée nationale, serait à l’origine de cette opération. Se fondant sur une interprétation de l’ordre constitutionnel qui stipule que le président de l’Assemblée assure la transition en cas de vacance du pouvoir, Pereira aurait mobilisé des éléments de l’armée pour prendre le contrôle du palais présidentiel⁽¹⁾⁽²⁾.
Ce coup d’État intervient dans un contexte électoral tendu. Les premières tendances du scrutin du 23 novembre donnaient Umaro Sissoco Embaló largement en tête avec 65 % des voix, contre 31 % pour Fernando Dias da Costa, candidat soutenu par Domingos Simões Pereira⁽³⁾⁽⁴⁾. Craignant une défaite imminente, les instigateurs du putsch ont agi avant que les résultats ne soient officiellement proclamés par la commission électorale.
Le président Embaló, qui briguait un second mandat, a été arrêté au palais présidentiel par des militaires. Il a confirmé sa détention dans une brève déclaration , affirmant être retenu à l’état-major et dénonçant un coup d’État mené par des officiers supérieurs de l’armée⁽⁵⁾.
Parmi les figures arrêtées figurent également le chef d’état-major général des armées, Biague Na Ntan, son adjoint Mamadou Touré, et le ministre de l’Intérieur Botché Candé⁽⁴⁾. Ces arrestations simultanées suggèrent une opération coordonnée visant à neutraliser les soutiens institutionnels du président sortant.
Le général Denis N’Canha, chef du bureau militaire de la présidence, a annoncé la suspension du processus électoral et la mise en place d’un « haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre »⁽⁶⁾⁽⁷⁾. Les frontières ont été fermées et l’armée affirme avoir pris le contrôle total du pays.
Ce coup d’État soulève de nombreuses interrogations sur la stabilité politique de la Guinée-Bissau, un pays marqué par une longue histoire de transitions violentes. Alors que la communauté internationale appelle au calme, les citoyens restent dans l’incertitude, suspendus à l’évolution d’une crise qui pourrait redéfinir l’avenir démocratique du pays