Le dernier rapport des Nations Unies, « Perspectives de l’urbanisation mondiale 2025 », classe Jakarta comme la ville la plus peuplée du monde, avec une population prévue de 42 millions d’habitants en 2025, dépassant ainsi Dhaka. Cette croissance démographique massive met une pression extrême sur la capitale indonésienne, se manifestant par des embouteillages chroniques et des trottoirs bondés. Selon le vice-gouverneur de Jakarta, Rano Karno, la ville perd environ 100 billions de roupies (6 milliards de dollars américains) par an à cause de ces importants embouteillages, ce qui équivaut à six fois le coût de construction de la première phase du MRT de Jakarta.
L’attrait de Jakarta s’explique par une migration interne continue, les habitants des autres îles indonésiennes étant attirés par ce qu’ils perçoivent comme un salaire minimum plus élevé et de meilleures opportunités d’emploi par rapport à leurs régions d’origine. Les résidents expriment leur inquiétude face à cette concentration, un habitant nommé Reza soulignant que l’urbanisation devrait être « structurée de manière à souligner la division de la ville, en veillant à ce que le développement ne soit pas concentré uniquement à Jakarta ».
Pour contrer cette surpopulation, les habitants proposent des solutions pour rééquilibrer la répartition démographique. Selon Fatah, la concentration des opportunités est la cause principale de la migration, tandis que Salsa suggère de chercher l’« équilibre » en augmentant légèrement les salaires minimums régionaux dans les autres provinces. L’objectif de ces propositions est de rendre les autres régions plus attrayantes économiquement, afin que la population ne soit pas exclusivement attirée par la capitale, un phénomène qui s’inscrit dans une tendance asiatique plus large, puisque neuf des dix villes les plus peuplées du monde se trouvent sur ce continent.