La semaine de l’industrialisation de l’Afrique s’est ouverte le 25 Novembre 2024 à Kampala en Ouganda. Prévue se tenir jusqu’au 29 du mois en cours, cette rencontre qui voit la participation de plusieurs dirigeants africains sert de cadre de réflexion sur l’apport des technologies émergentes comme l’intelligence artificielle utiles au développement industriel de l’Afrique. Au-delà des promesses, la rédaction de ForYou Média Africa s’interroge sur la capacité du continent a pouvoir développer les technologies nécessaires à son industrialisation. L’Afrique peut-elle réellement capitaliser sur le sommet de Kampala ?
« Tirer parti de l’intelligence artificielle et de l’industrialisation verte pour accélérer la transformation structurelle de l’Afrique » Le thème de l’édition 2024 de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique s’ouvre avec un slogan ambitieux, promesse d’avenir pour un continent regorgeant de ressources naturelles, d’un Capital humain dynamique et d’un potentiel inexploité. À Kampala, il est question pour les dirigeants africains de réfléchir sur l’apport des technologies émergentes qui vont, si elles sont utilisées à bon escient, doper la productivité et favoriser la création d’emplois tout en réduisant la pollution de l’air et de l’environnement. Un beau challenge mais surtout un sacré défis, compte tenu du contexte dominé par un modèle extractif, si on s’en tient au cas spécifique de la gestion des ressources naturelles abondantes. Ce modèle hérité de la période coloniale et renforcé par des accords déséquilibrés, ne permet pas aux pays africains de se hisser dans la chaînes de valeur mondiale, verouillant davantage leur dépendance économique. D’où la nécessité de la rencontre de Kampala qui en dépit de toutes les bonnes intentions du monde se heurte à d’autres pesanteurs : l’Afrique peut-elle parler de d’industrialisation quand l’Europe et les États Unis continuent de fixer les règles du commerce mondial à leur avantage par le biais des politiques protectionnistes ? Pire encore, combien de pays africains ont-ils les moyens et la volonté politique de développer des industries locales compétitives qui répondent aux défis de souveraineté ? Malheureusement très peu et ce n’est pas péjoratif de le dire. Il est donc urgent d’éviter que le sommet de Kampala soit un conclave de plus, assorti d’un catalogue de voeux pieux qui ne serviront qu’à justifier les frais de prise en charge des participants. Oui il faut tirer profit de cette rencontre car l’industrialisation de l’Afrique est possible, mais ne se réalisera pas avec des promesses creuses ou des dépendances renforcées.