21 décembre 2024, 2:23 pm

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Interview

En raison de la revendication que manifestent les enseignants en ce moment, notre rédaction s’est rapprochée d’un autre type d’enseignants au destin pire que le tableau dressé plus haut. Assengono Elisabeth est institutrice en cours de contractualisation depuis 2020, son histoire est simplement pathétique.

Bonjour madame vous êtes institutrice contractualisée en 2020, mais jusque-là rien n’a bougé vous êtes sans prise en charge mais affectée tout de même. À quel niveau vous êtes bloquée ?

Je ne sais vraiment pas à quel niveau je suis bloquée, j’ai été contractualisée en octobre 2020 et immédiatement affectée. On nous a fait signer les contrats de travail. J’ai immédiatement rejoint mon poste d’affectation dans une brousse vers Eseka ou aucune voiture ne passe. Je fais environs 45 kilomètres sur la moto, entre les champs de cacao et de plantains car la voiture n’y va pas. Pas d’électricité, pas de courant et donc pas de réseau. Je suis coupée de tout.

Et lorsque vous partiez de Yaoundé pour rejoindre votre poste d’affectation avez-vous été prise en solde ?

Vous m’amusez hein… (Toute rageuse). Aucune prise en charge d’Octobre 2020 à nos jours. Pas un seul centime de la part de notre employeur l’État qui nous avait envoyé la- bas. Vous parlez de quoi ? Même le simple matricule n’est pas disponible depuis deux ans. Nous continuons d’attendre comme on nous le demande.

Et comment vivez-vous sur le lieu d’affectation ?

Comme des mendiants, pas trop différents des animaux. Nous sommes « des enfants de l’UNICEF » comme on dit au quartier, on quémande la nourriture tous les jours, les parents sont fatigués de nous aider cat il est vrai que depuis deux ans nous vivons dans leur poignée de main. Même le logement, ils nous accueillent gratuitement. Nous dormons dans des endroits réservés aux souris et aux rats. Il faut voir ça pour se faire une idée.

Et les enseignements ?

C’est vraiment difficile parce que la bas il n’y a pas les enseignants. Dans mon école il n’y a que mon directeur et moi. Il enseigne le niveau trois concentré dans une seule salle de classe et moi j’ai les deux autres niveaux, dans une seule salle de classe aussi. Nos salles de classes ce sont des hangars prévus pour le séchage du cacao. Vous comprenez qu’il n’y a pas de mur, juste un semblant de toiture. Lorsque la pluie arrive on demande aux enfants de rentrer chez eux par peur que la pluie leur tombe déçu.

Et du coté de l’administration ?

Nous travaillons régulièrement, on est contraint de rester au poste de travail jusqu’aux congés car il y a des inspections qui passent contrôler notre présence. Nous sommes obligés de supporter. Nous souhaitons juste que le gouvernement prenne conscience que nous sommes aussi des êtres humains. Depuis que je suis ici, on déjà perdu 02 collègues dans les écoles voisines, elles ont été victimes de maladies et n’ont pas eu de moyens pour se soigner. Si elles avaient eu leur salaire, certainement elles se seraient soignées.

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