Les autorités judiciaires iraniennes affirment avoir gracié 22 000 personnes qui ont pris part à des manifestations anti-gouvernementales. Le chef du système judiciaire iranien, Gholamhossein Mohseni Ejei, a annoncé lundi que 22.000 personnes arrêtées au cours de manifestations contre le pouvoir de Téhéran avaient été graciées.
Le guide suprême de la Révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, a approuvé la grâce de « dizaines de milliers » de détenus, dont nombre de personnes arrêtées lors des récentes manifestations antigouvernementales. Gholamhossein Mohseni-Ejei, le chef du pouvoir judiciaire iranien, a confirmé que 22.000 personnes arrêtées lors des récentes « émeutes » dans le pays ont été graciées. Ce chiffre pourrait augmenter, selon lui, car sur les 22.000 graciés, certains avaient déjà été condamnés tandis que d’autres attendaient leur procès. La grâce avait été proposée à l’occasion du 44e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique en Iran, célébré le 11 février. Le nombre total de détenus bénéficiant de cette mesure pourrait s’élever à 82.000 personnes.
Les manifestations déclenchées après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde décédée après avoir été arrêtée, ont ralenti ces derniers mois. Mais la colère demeure dans le pays qui doit faire face à l’effondrement de sa monnaie, le rial, les difficultés économiques et l’incertitude quant à ses liens avec le reste du monde après l’échec des négociations sur la reprise de l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 par Téhéran avec les puissances mondiales. L’Iran a accusé les Etats-Unis et certains autres pays occidentaux « d’inciter aux émeutes et de soutenir les terroristes » dans le pays.
Les manifestants ont longtemps appelé à la liberté et en particulier pour les femmes, alors que la République islamique d’Iran ne leur autorise quasi aucun droit. Des rassemblements de ce type ont eu lieu dans plus de 150 villes à travers le monde. L’annonce par le guide suprême de libérer des milliers de prisonniers montre aussi l’ampleur de cette répression. L’amnistie ne concerne que les personnes arrêtées durant ces cinq derniers mois et non les prisonniers politiques arrêtés précédemment. Il y a également les questions d’ordre économique qui ont poussé Ali Khamenei à cette décision. L’aspect politique de cette annonce à l’égard de la communauté internationale.