C’est la dernière ligne droite au Kenya avant l’annonce des résultats à la présidentielle attendue au plus tard demain mardi selon la Constitution. Dimanche soir, la commission électorale a franchi le seuil des 200 circonscriptions (sur 292) dont les résultats ont été vérifiés et validés. Après un week-end sous tension, marqué par des empoignades entre partisans des deux principaux candidats au sein même du centre national de compilation des résultats, les appels au calme et à la patience se multiplient.
Police anti-émeute, forces spéciales… la sécurité aux abords du centre de compilation des résultats est encore renforcée depuis dimanche. Les accès sont de plus en plus contrôlés depuis que, dans la nuit de samedi à dimanche, des partisans des deux principaux candidats ont failli en venir aux mains sur fond d’accusations mutuelles de tentatives de fraudes.
Dans ce contexte de tensions, ONG, associations et syndicats, se sont unis pour lancer un appel au calme et à la patience, le temps que la Commission électorale termine son travail. « Nous appelons tous les candidats politiques et leurs partisans à permettre à ce processus de se dérouler constitutionnellement jusqu’à son terme, lance Mwaura Kabata, membre de l’association des juristes kenyans. Toutes les parties lésées auront alors le droit d’aller au tribunal et de demander une réparation légale ».
Car chacune des deux coalitions qui se disputent cette élection répètent à ses partisans que la victoire est acquise. Des discours dangereux, alerte prévient Khalid Hussein de l’ONG HAKI AFRICA. « L’attitude des politiciens nous déçoit. Bomber le torse, n’améliore en rien la situation. Nous appelons donc les Kenyans à ne pas se laisser influencer par ces discours de persuasion. Quel que soit le résultat, soyons prêts à l’accepter et à aller de l’avant. »