Le bras de fer se poursuit entre le leader de l’opposition Raila Odinga et le gouvernement Ruto. Le candidat déchu de la dernière élection présidentielle a maintenu son appel à descendre dans la rue lundi 27 mars, peu après l’annonce par le chef de la police de l’interdiction de ces nouvelles manifestations contre la vie chère.
Nairobi, barricadée par un important dispositif de sécurité par les autorités kényanes en raison de l’appel à manifester contre la vie chère de la part de l’opposition, alors que tout rassemblement a été interdit par la police. Des escadrons antiémeutes occupent les points stratégiques de Nairobi et patrouillent dans ses rues, où de nombreux commerces sont restés fermés. Des liaisons ferroviaires entre les faubourgs de la capitale et le centre des affaires ont été suspendues. Pour cause, le leader de l’opposition, Raila Odinga, a maintenu dimanche son appel à manifester contre les effets de l’inflation tous les lundis et jeudis, peu après l’interdiction édictée par le chef de la police de se rassembler affirmant que les manifestations prévues lundi par l’opposition « sont illégales et ne seront pas autorisées ».
Lundi dernier, des manifestations de l’opposition avaient débouché sur des affrontements entre protestataires et forces de l’ordre, et paralysé des quartiers de la capitale. Un étudiant a été tué par les tirs de la police tandis que 31 policiers ont été blessés dans ces heurts à Nairobi et dans des bastions de l’opposition de l’ouest du Kenya. Plus de 200 personnes ont été arrêtées, dont plusieurs hauts responsables politiques de l’opposition, tandis que le convoi de M. Odinga a été la cible de gaz lacrymogènes et des canons à eau. Il s’agissait des premières violences notables depuis que William Ruto a pris ses fonctions il y a six mois après avoir battu Raila Odinga, lors d’un scrutin que son rival qualifie de «volé».
William Ruto, actuellement en voyage en Europe, avait appelé jeudi le chef de l’opposition à mettre fin aux protestations. De nombreux Kényans ont des difficultés à se nourrir et luttent contre les prix élevés des produits de base. L’inflation a atteint 9,2% en février, selon le gouvernement, et la sécheresse record qui sévit dans la région prive des millions de personnes de ressources et de nourriture.