La jeunesse Kenyanne continue de se mobiliser : le dimanche 23 juin, le mot d’ordre était de ne pas permettre aux politiques qui soutiennent la loi de s’exprimer dans les églises. Plusieurs jeunes en ont profité pour défendre leurs revendications devant les fidèles, comme à Nairobi. Face à la colère de ces derniers, le président William Ruto s’est dit prêt à dialoguer avec la jeunesse.
La mobilisation de la jeunesse contre le projet de loi de finances publiques qui prévoit la mise en place de nouvelles taxes continue. La semaine dernière, des milliers de jeunes sont descendus dans les rues à travers le pays pour demander son annulation. Deux jeunes ont perdu la vie dans les manifestations de jeudi et au moins 200 personnes ont été blessées, selon les organisations de défense des droits humains.
Dimanche 23 juin, sur le parvis de la basilique Holy Family en plein centre-ville de Nairobi, une vingtaine de jeunes étaient rassemblés. Kanana Koome est étudiante. C’est elle qui a lu la déclaration : « Cette loi prévoit des taxes trop lourdes pour les Kényans. Cela crée une forme d’oppression, une qualité de vie médiocre pour le peuple et pour ceux qui ne sont pas aussi fortunés que ceux au pouvoir. Chrétiens, nous vous appelons à regarder avec attention ce projet de loi car il touche notre nation toute entière. »
Des jeunes se sont aussi rassemblés en signe de protestation à Nyahururu, à 200 kilomètres au nord de Nairobi. Le président, William Ruto, y assistait à sa messe dominicale. Le chef de l’État s’est exprimé publiquement et pour la première fois depuis le début du mouvement. « Nos jeunes se sont mobilisés pour participer aux affaires de notre pays. Je veux leur dire : nous allons dialoguer avec vous, afin de pouvoir identifier vos problèmes et travailler ensemble, en tant que nation », a-t-il déclaré.
Les manifestants ont en tout cas déjà appelé à de nouvelles mobilisations mardi et jeudi prochain.