Des manifestants kényans ont répondu lundi 30 décembre 2024 à un appel à manifester contre une nouvelle vague d’enlèvements de jeunes opposants. Des dizaines de Kenyans ont été enlevés ces derniers mois, selon des groupes de défense des droits humains, qui accusent la police et les services de renseignement de s’en prendre à eux.
Alors que l’on croyait avoir retrouver une certaine accalmie au kenya après les manifestations de juin contre l’instauration de nouvelles taxes, le pays plonge à nouveau dans une impasse. La police de Nairobi, capitale du Kenyanne , a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui manifestaient ce lundi contre ce qu’elle considère comme une vague d’enlèvements inexpliqués de critiques du gouvernement.
Des dizaines de Kenyans ont été enlevés ces derniers mois, selon des groupes de défense des droits humains, qui imputent ces arrestations extrajudiciaires à la police et aux services de renseignement du Kenya. Les autorités kenyanes ont déclaré que le gouvernement ne tolérait pas et ne se livrait pas à des exécutions extrajudiciaires ou à des enlèvements.
Certains groupes de jeunes manifestants ont défilé lundi dans le centre-ville de Nairobi, tandis que de petits groupes d’autres ont organisé des sit-in alors que des nuages de gaz lacrymogènes flottaient dans l’air. Ils ont scandé des slogans contre le gouvernement, certains brandissant des pancartes dénonçant les détentions illégales tandis que des policiers à cheval patrouillaient à proximité. Parmi les manifestants se trouvait le député d’opposition Okiya Omtatah, qui participait à un sit-in, les manifestants utilisant d’épaisses chaînes pour les maintenir ensemble tandis que la police anti-émeute tentait de les séparer. Le journal kenyan Daily Nation a rapporté qu’Omtatah et 10 autres manifestants avaient été arrêtés pendant les manifestations. La Commission nationale des droits de l’homme du Kenya s’est déclarée la semaine dernière préoccupée par le nombre croissant d’enlèvements présumés de critiques du gouvernement, affirmant que le nombre total de ces cas s’élève à 82 depuis le début des manifestations antigouvernementales en juin.
Initialement destinées à annuler les augmentations d’impôts proposées, les manifestations ont finalement évolué vers un mouvement qui a transcendé les divisions ethniques traditionnelles du Kenya, devenant ainsi la plus grande menace pour le gouvernement du président William Ruto.
Ruto a déclaré samedi que le gouvernement mettrait fin aux enlèvements afin que les jeunes vivent en paix.