Après l’avoir annoncé lors d’une allocution télévisée, le prince héritier du Koweït avait promulgué ce mois-ci un décret pour dissoudre le Parlement du pays, englué dans une grave crise politique.
Les élections législatives au Koweït auront lieu le 29 septembre prochain. La date est symbolique. Elle coïncide avec la nomination il y a deux ans du cheikh Nawaf al-Ahmed al-Sabah à la tête du pays. L’année dernière, à la même date, l’émir lançait aussi un « dialogue national » pour sortir le pays d’une impasse politique, rappelle notre correspondant régional, Nicolas Keraudren.
Fin juin, le prince héritier cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber Al-Sabah a annoncé la dissolution de l’Assemblée issue du scrutin de décembre 2020, qui avait permis à l’opposition d’obtenir près de la moitié des 50 sièges de l’hémicycle.
Depuis plusieurs années, ce petit émirat pétrolier du Golfe est en effet plongé dans une grave crise opposant l’exécutif au Parlement. Cinq gouvernements ont été nommés en seulement deux ans après plusieurs polémiques. Des tensions persistantes qui empêchent le Koweït de mener les réformes nécessaires dans un contexte de difficultés économiques liées aux fluctuations des prix du pétrole et aux conséquences du Covid-19.
La famille régnante des al-Sabah garde les clés du pouvoir, mais les députés, élus en principe pour quatre ans, jouissent d’importants pouvoirs. Ils n’hésitent pas à mettre en cause des ministres appartenant à la famille royale accusés de mauvaise gestion, voire de corruption.
En avril, le cabinet précédent avait démissionné quatre mois après sa formation, alors que des députés s’apprêtaient à interroger le Premier ministre, Sabah Khaled al-Sabah, sur des pratiques jugées « inconstitutionnelles ».