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La France et son influence en Afrique

Un pan soulevé sur l’étrange sort de Paris ces derniers temps au Sahel. La solde d’une sédimentation d’incompréhensions des postures de l’Elysée vis à vis de l’Afrique. Des années nonante à nos jours, autant dire du président Mitterrand à Macron,  la relation historique tant vantée entre le continent et la France, s’est muée en cohabitation difficile ou impossible. Et pour cause, juste l’évocation de quelques clichés suffit à faire toute la lumière sur le divorce entre la France et le Sahel. En 1990, François Mitterrand reçoit les chefs d’États africains à la Baule et leur fait savoir sans nuance qu’ils sont obligés de se convertir à la démocratie, que ceux qui refuseront n’auront plus droit à l’aide de son pays. C’est l’ère des Conférences nationales suivies des élections multipartistes qui emporteront au passage certains régimes à l’exemple du Bénin de Matthieu Kerekou. Mais il n’a échappé à personne qu’au cours de ces élections, Paris a souvent soutenu à bout de bras certains régimes quand bien même tout indiquait qu’ils avaient perdu dans les urnes.

Dans ces pays-là, à l’exemple du Gabon et autres en Afrique centrale, Omar Bongo Ondimba dont tout indiquait qu’il avait perdu face à l’opposant Père Mba Abessole en 1993, la France va prendre fait et cause pour lui. Le ressentiment anti-français gronde dans les rues de Libreville comme dans tous les pays où la population a le sentiment que Paris a joué le mauvais jeu contre sa victoire. Quand Jacques Chirac, l’Africain, accède au pouvoir en France, il va jeter pour toujours le trouble dans l’esprit des Africains en annonçant que la démocratie est un luxe pour eux. Ainsi dit, l’Afrique des peuples comprend que la démocratie est un mirage. D’ailleurs sous les deux mandats de ce gaulliste pur-sang, les dictatures vont prospérer. Après est entré à l’Elysée Nicolas Sarkozy. Il annonce vouloir en finir au plus vite avec la Françafrique qui a fait tant de mal au continent.

A l’observation, il va se rendre compte qu’au cours d’un seul mandat de 5 ans, il va recourir à la force pour démanteler les réseaux qui lui font ombrage. Kadhafi en Libye, Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire font en font les frais. La chute du Guide libyen Mouammar Kadhafi va ouvrir un boulevard au terrorisme vers le Sahel. Si le régime est tombé suite à une intervention de l’Otan, en Afrique, le bourreau désigné est  Paris. Les États du Sahel demandent d’ailleurs ouvertement à la France le service après-vente. Une façon de lui d’appeler à la prise des responsabilités face au mal qu’il a créé. La France interviendra effectivement au Mali pour sauver le régime, mais le mal était déjà fait. La suite est connue. A l’arrivée de François Hollande et surtout d’Emmanuel Macron, on sent un relâchement dans l’étau élyséen, préoccupée à diversifier son partenariat avec les pays anglophones et lusophones en Afrique.

Et surtout ce discours qui tend à dire aux Africains que leur émancipation ne dépend que d’eaux, qu’il en sera ainsi s’ils le veulent. A dire vrai, personne ou très peu de personnes croient à cette donne. La sortie d’Idriss Deby Itno, devant les journalistes français dans son palais, accusant Paris de l’avoir empêché de quitter le pouvoir va faire tâche d’huile. On a entendu le président Macron tout comme Hollande, dire que l’armée française s’en irait bonnement du sahel si telle était la volonté des États. Aujourd’hui, est-on surpris du désamour qui se généralise contre la France en Afrique? On ne doit pas l’être si on a bien suivi Nicolas Sarkozy à Dakar et Emmanuel Macron à Ouagadougou dans leur discours sur l’Afrique dès qu’ils ont accédé au pouvoir. La question est aujourd’hui ce qui adviendrait si Marine Le Pen prenait les rênes du pouvoir en France. Entre la France et l’Afrique, il y a encore un long chemin à faire, pour se respecter ou se diviser à jamais.

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