Cette « aide bilatérale » dédiée aux questions migratoires a été favorablement reçue par le dirigeant tunisien qui a affirmé que « la Tunisie ne sera gardienne des frontières d’aucune autre nation, ni n’acceptera l’installation de migrants sur son sol ».
Le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin a annoncé lundi une aide de près de 26 millions d’euros à la Tunisie pour lutter contre l’immigration clandestine, mais le président Kaïs Saïed l’a prévenu que son pays ne deviendrait pas « le garde-frontière » de l’Europe.
Cette « aide bilatérale de 25,8 millions dédiée aux questions migratoires » va permettre à la Tunisie d’ « acquérir des équipements nécessaires et organiser les formations utiles, notamment des policiers et garde-frontières tunisiens », selon M. Darmanin. Elle s’ajoutera à une enveloppe de 105 millions d’euros annoncée il y a une semaine par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour la lutte « contre l’immigration irrégulière » en Tunisie.
Le don français devra aussi servir « à contenir le flux irrégulier de migrants et à favoriser leur retour dans de bonnes conditions », a précisé M. Darmanin, lors d’un point presse avec son homologue allemande Nancy Faeser à l’issue d’une visite à Tunis.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2.406 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée en 2022 (+16,7% sur un an) et 1.166 depuis le début de 2023. La majorité des candidats à l’émigration proviennent d’Afrique subsaharienne mais la difficile situation économique tunisienne accentuée par une crise politique depuis l’été 2021 pousse de plus de plus de Tunisiens à partir y compris en risquant leur vie.