On n’a pour habitude de citer le multipartisme comme fondement de la démocratie dans un Etat, aussi vrai que sur le plan de la forme, le multipartisme est une bonne chose, car bien plus qu’un pilier du modèle démocratique, garantissant l’expression par la voix de ses différents leaders, la volonté d’un peuple souverain et de ses aspirations, sur le fond le multipartisme pourrait présenter une menace pour la sécurité de nos États en Afrique.
Il faut tout aussi remarquer comment ce multipartisme est appliqué et mis en œuvre en Afrique. Je prends ici pour exemple le cas du Cameroun, ou pour une population de près de 25 Millions (23,44 Millions pour être plus exact selon la Banque Mondiale en 2016) d’habitants avec un corps électoral d’environ 13-14 Millions de personnes (selon INS du Cameroun), nous y rencontrons un peu plus de 300 formations politiques si ce n’est plus.
Pour me répéter, sur la forme cela est une bonne chose si au moins leur programme politique était plus ou moins connu du grand public. Mais sur le fond, particulièrement sur l’aspect sécuritaire, cela est un danger pour nos États qui déjà sont en partie souverain et faibles sur le plan sécuritaire. Il faut noter ici qu’à travers le monde chaque pays, Etat ou Nation présente des intérêts nationaux et internationaux dont il met tout en œuvre pour les préserver et conserver. Et pour des États beaucoup plus puissants que les nôtres en Afrique, l’une des mesures utilisées pour garantir leurs intérêts à l’extérieur est ce qu’on appelle les « opérations secrètes » ou « opérations clandestines ».
Ses « opérations secrètes » sont de deux (02) sortes, l’une à caractère violente, telle : Les false flag opérations (opération de faux drapeaux), l’assassinat de personnels du gouvernement, l’utilisation de la force pour changer les gouvernements. Et une seconde à caractère non violente, telle : l’installation des ONG pour espionner les gouvernements, l’utilisation des medias étrangers et locaux pour manipuler les masses et enfin le point à l’ordre de notre analyse à savoir le financement des partis politiques.
Connaissant le marasme économique dans lequel est plongé nos pays d’Afrique, il serait fort probable que des individus tapis dans l’ombre, aux portefeuille énormes et aux agendas cachés ont eu à utiliser ses méthodes de financement de partis politiques en Afrique pour une accession à la magistrature suprême ou alors serait dans les secrets et plans de puissances étrangères pour des fins personnelles, très loin des aspirations et besoins du peuple Africain. Tout ceci comme pour dire qu’il serait temps que les responsables en charge de la sécurité (dont les agences de renseignement/contre-espionnage), les intellectuels et décideurs politiques de se pencher sur cette question à savoir : « la création et le financement des partis politiques en Afrique ».
Pour un monde devenu village planétaire, quoi de plus normal que d’être binational ? Mais lorsque vous ramenez cela aux contextes géopolitiques et changements que traversent le monde, sur une réalité Africaine comme un continent en recherche de stabilité, paix et de développement, vous comprendrez que cette question de bi nationalité est une menace pour la sécurité des États Africains telle qu’elle est pratiquée ici chez nous.
Pourquoi la bi nationalité serait-elle une menace pour la sécurité et la paix en Afrique ? Pour la simple raisons qu’il existe en Afrique des États ou le président et plus de la moitié des membres de son gouvernement se réclament d’une bi nationalité (officieusement). Quelques fois pour la plupart, vous verrez que ce sont des hommes allés étudier en occident qui sont les portes d’entrée de troubles sociaux et autres tentatives de déstabilisation.