Un projet d’établissement d’une base militaire russe permanente en République Centrafricaine (RCA) est désormais entré en phase de développement interministériel à Moscou, a officiellement confirmé l’ambassadeur de Russie à Bangui, Alexander Bikantov, lors d’une récente déclaration aux médias. Cette annonce marque une étape significative dans la consolidation de l’influence russe sur le continent africain et l’approfondissement de ses liens stratégiques avec le gouvernement centrafricain.
Depuis 2018, la Russie a considérablement accru son empreinte en RCA. Initialement perçue comme un soutien en matière de formation et de fourniture d’équipements militaires aux Forces Armées Centrafricaines (FACA), cette présence s’est progressivement étendue à des rôles de sécurité rapprochée pour les dirigeants et de conseil stratégique. Des entités telles que le groupe Wagner, bien que désormais sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense, ont joué un rôle pivot dans la stabilisation de certaines régions et la lutte contre les groupes armés en RCA. L’établissement d’une base militaire formelle viendrait structurer et pérenniser cette influence.
Un ancrage stratégique pour Moscou
Pour la Russie, cette base en RCA représente un atout géopolitique majeur. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification de ses partenariats et de renforcement de sa présence en Afrique, un continent riche en ressources et de plus en plus au centre des rivalités des grandes puissances. Une telle installation permettrait à Moscou de consolider ses capacités de projection de force, de renseignement et de logistique dans une région stratégiquement située au cœur du continent. Cela pourrait également servir de modèle pour d’autres accords militaires avec des nations africaines cherchant à diversifier leurs soutiens sécuritaires.
Quelles implications pour la Centrafrique?
Du point de vue de la RCA, cette base est présentée comme un renforcement de sa sécurité nationale et un gage de stabilité face aux menaces persistantes des groupes armés. Le président Faustin-Archange Touadéra a toujours salué l’assistance russe, la jugeant essentielle pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de son pays. Cette base militaire russe est également perçue comme un signal fort envoyé par l’administrarion du président Faustin Archange Touadera à ses partenaires traditionnels comme la France et les États-Unis. Tout partenariat peut être rompu à tout moment dès lors qu’il ne sert plus les intérêts du peuple centrafricain.
Une dynamique régionale et internationale sous surveillance
L’annonce de l’ambassadeur Bikantov place la République Centrafricaine au cœur des dynamiques géopolitiques régionales et internationales. Les pays voisins et les puissances occidentales observeront attentivement l’évolution de ce projet. Une base militaire russe en RCA pourrait modifier les équilibres de pouvoir dans la sous-région, influençant potentiellement les stratégies d’autres acteurs présents, tels que les missions de maintien de la paix des Nations Unies ou les partenariats de sécurité existants. Les prochaines étapes consisteront en la finalisation des discussions interministérielles côté russe, suivie, potentiellement, par la signature d’accords formels avec le gouvernement centrafricain. Les détails concernant l’emplacement exact, les effectifs et les capacités opérationnelles de cette future base restent à être précisés, mais l’intention est désormais clairement affichée. La Russie consolide sa présence, et la RCA en devient un pivot central en renforçant davantage ses partenariats sur la scène internationale.