Faut-il encourager la participation des femmes en politique pour renforcer la démocratie sur le continent? C’est l’une des hypothèses qui a été discutée jeudi lors de la deuxième journée du sommet pour le constitutionnalisme et la consolidation de la démocratie en Afrique. Ce sommet réunit depuis mercredi à Gaborone, la capitale du Botswana, d’anciens chefs d’Etat, des dirigeants en exercice et des acteurs de la société civile. Et pour des participants, les femmes en politique seraient le meilleur rempart contre les tripatouillages constitutionnels.
La démocratie ne peut pas vivre si un président reste au pouvoir pendant 40 ans : c’est le plaidoyer lancé par ce parterre de femmes, dirigeantes et intellectuelles. Parmi elles Oby Ezekwesili, ancienne vice-présidente de la division Afrique de la banque mondiale et co-fondatrice de l’ONG Transparency International.
Si nous avons constaté un recul démocratique sur le continent, il faut regarder en direction des hommes qui sont au pouvoir et leur dire « vous n’avez pas bien fait votre travail ». Dans les cas où les femmes ont été aux manettes, est-ce qu’elles ont mieux dirigé ? Les données récentes montrent que oui. »
En visioconférence, Joyce Banda, l’ancienne présidente du Malawi a partagé son expérience d’outsider avant de prendre les rênes du pouvoir. Un parcours inhabituel. Pour pérenniser l’implication des femmes en politique, Tlotlego Chabalala, participante du Botswana, plaide pour leur sensibilisation.
« Il faut une éducation citoyenne des femmes, surtout les plus jeunes. Elles doivent apprendre la politique au niveau local, que ce soit à l’école primaire ou secondaire, pour qu’elles aient envie de briguer des postes de leaders politiques. »
Si la sous-représentation des femmes n’est pas propre à l’Afrique, elle est plus importante qu’ailleurs dans le monde. Lors de la réunion, les participants ont plaidé pour une meilleure scolarisation des filles pour, a terme, favoriser une plus grande implication en politique.