Que ce soient dans les rangs des rebelles ADF, des Codeco ou encore chez les miliciens Maï-Maï, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les enfants sont encore nombreux au sein des groupes armés. Le fonds des Nations unies pour l’enfance lance ce 25 mars un cri de détresse : « libérez les enfants ». Plus de 17 500 enfants ont été sortis des groupes armés depuis 2017, des milliers y sont encore, en majorité dans des zones des combats dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
« C’est considérable, 17 500 enfants. C’est en partie la pointe de l’iceberg. Il y a eu sur ces enfants qui ont été assistés 10 000 enfants qui ont bénéficié de programmes de réintégrations dans leur famille et leur communauté », explique Édouard Beigbeder, le représentant de l’Unicef en RDC, au micro de Pascal Mulegwa de RFI.
« En 2021, plus de 3 300 enfants ont été séparés et pris en charge. Chacun de ces enfants doit avoir une réponse individuelle. Certains étaient dans un groupe armé et ont été utilisés pour faire de la cuisine ou porter du matériel, mais d’autres ont été engagés dans des combats pour commettre des atrocités, d’autres ont subi des abus sexuels. Mais aujourd’hui, effectivement, le nord du Nord-Kivu, l’Ituri, sont des lieux où un enfant a plus de malheur de tomber sur un groupe armé. Le fait qu’il y ait énormément de déplacés en ce moment en Ituri crée ces conditions. Certains groupes comprennent et dans la négociation avec eux, ils libèrent les enfants eux-mêmes. Mais d’autres malheureusement ne sont pas très à l’écoute. »