Avec l’appui des partenaires et des bailleurs de fonds, la prévention reste le meilleur axe de la stratégie nationale de lutte contre le paludisme pour la période 2019 – 2023.
Suivant les statistiques sur le paludisme, adossées sur la stratégie technique mondiale durant la période 2016 – 2030, la réduction du taux de mortalité se situe à au moins 90%, par rapport à la situation de 2015.
En 2020 par exemple, le paludisme a été responsable de 29,05 % de consultations, de 61,9% d’hospitalisation, avec environ 17,2% de décès dans les formations sanitaires au Cameroun. Et en réponse à ce fléau meurtrier, le ministère de la Santé Publique, avec l’appui des partenaires, a retenu la prévention comme l’un des axes prioritaires de la stratégie national de lutte contre le paludisme sur la période 2019 – 2023. Car, il s’agit d’une maladie qui continue de faire des ravages dans plusieurs pays du monde, parmi lesquels le Cameroun. Et suivant le constat, les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, sont les plus touchés par cette maladie.
Dans cette lutte acharnée, la résistance de ces agents pathogènes, aux insecticides, semble constituer une menace réelle, qui pourrait compromettre l’efficacité de cette stratégie. Selon les scientifiques, le Cameroun compte 56 espèces anophéliènnes, dont 17 sont vectrices du paludisme. Toujours en 2020, les formations sanitaires ont enregistré une mortalité proportionnellement élevée chez les moins de 5 ans, soit 35,7%, contre 9% chez les femmes enceintes et 8,9% chez les personnes de plus de 5 ans (NMCP 2020).
En réponse à ce fléau, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et ses partenaires, mettent en œuvre plusieurs stratégies pour lutter contre le paludisme, parmi lesquelles, l’approvisionnement des formations sanitaires en Combinaisons Thérapeutiques à base d’Artémisinine (ACT) ; la réalisation des Tests de Diagnostic Rapide (TDR) ; la distribution gratuite au populations des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA), à travers de multiples campagnes de sensibilisation de masse; la Chimio Prévention du paludisme Saisonnier (CPS); et la distribution gratuite de la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) aux femmes enceintes pendant la grossesse, au cours des consultations prénatales, entre autres.
Ainsi, depuis 2011, les campagnes nationales de distribution gratuite des Milda, ont contribué à la réduction significative du poids de cette maladie. Même s’il faut reconnaître que, les activités agricoles, les constructions et les aménagements divers, modifient considérablement les écosystèmes et contribuent à la création des gîtes larvaires d’anophèles. Ce qui augmente donc les risques de transmission du paludisme. D’où l’impératif de sensibiliser les populations à l’utilisation systématique des moustiquaires imprégnées (Milda), aussi bien dans les zones urbaines, dans les zones rurales et davantage là où la précarité est visible. Surtout en période des pluies, où les marécages font leurs nids dans les quartiers populeux. Car, comme on le dit communément, prévenir vaut mieux que guérir.