Les résultats de l’Etude NAMSAL dont l’objet est de mesurer l’efficacité, la tolérance et le risque d’apparition de résistance de nouvelles combinaisons thérapeutiques contre le VIH ont été restitués le 1er mars 2023 à l’Hôpital Central de Yaoundé. C’était, sous la présidence du Dr Charlotte Moussi, Conseiller Technique numéro 2 au Ministère de la Santé Publique, représentant le Minsanté.
Deux présentations, des échanges et des recommandations ont meublé cette réunion de restitution. Il y a eu entre autres, la présentation des résultats des études NAMSAL et TRIO et celle relative à l’étude de transition d’un essai clinique au programme national.
En substance, l’étude NAMSAL, première du genre à comparer deux traitements pour l’infection à VIH dans un contexte spécifique des pays africains a été menée dans 03 formations sanitaires : l’Hôpital Central de Yaoundé, l’Hôpital Militaire de Yaoundé et l’Hôpital de District de la Cité-verte.
Coordonnée par les Professeurs Éric Delaporte du laboratoire TransVIHMI et Charles Kouanfack de la Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques de l’Université de Dschang, 802 patients ont été au départ éligibles à ce traitement. Par la suite, 613 seront finalement inclus dans l’étude après 48 semaines. Les premiers résultats présentés vont montrer que les protocoles à base du Dolutegravir 600 n’étaient pas inférieur au protocole à base de l’Efavirenz 400.
A l’issue de la publication de ces premiers résultats, le suivi des patients a continué et à 96 semaines l’étude a montré que la non infériorité était maintenue, mais un nouvel élément est apparu (la prise de poids), surtout chez les femmes. Cette prise de poids n’était pas au départ visible chez ces patients ( 40% des femmes sur le bras du Dolutegravir augmentait de plus de 15 kilogrammes par rapport à leur poids corporel, ce qui favorisait des méfaits cardio vasculaires chez ces patients.
Un suivi jusqu’à 190 semaines, soit 04 ans, a permis de montrer que si des juxtapositions étaient faites, la non infériorité était maintenue. En faisant une analyse et en prenant à part les patients ayant plus de 500 mille copies de charge virale à l’initiation, la supériorité du Dolutegravir se faisait ressentir.
En conclusion, l’étude a démontré que lorsqu’un patient est à un stade avancé de la maladie, il serait mieux de commencer son traitement avec du Dolutegravir tout en prenant en compte ses effets secondaires, qui peuvent créer d’autres problèmes comme l’hypertension artérielle et le diabète qui exigent un suivi particulier. Une remarque non négligeable quand on sait que ce suivi particulier ne faisait pas au depart partie des directives ni de l’OMS ni du Cameroun.
De ce fait, les résultats de NAMSAL confirment le Dolutegravir comme alternative de choix pour les traitements contre le VIH dans les pays du Sud. Toute chose, qui a permis à l’OMS de réviser ses recommandations pour ce traitement afin de mieux les adapter aux contextes les plus variés.
Au terme des échanges, quelques recommandations ont été formulées à savoir : -la mise en œuvre des essais cliniques en contexte local chaque fois que l’on doit introduire une molécule dans les programmes,
-la mise d’un accent sur les programmes au niveau de la recherche opérationnelle, l’appropriation de manière stricte des recommandations par les prestataires et
– le respect de la norme des bonnes pratiques lors de la transition d’une recherche clinique.