A Madagascar, la récolte et la préparation des clous de girofle pour l’exportation a commencé dans le nord-est et sud-est de l’Ile, régions productrices de cette épice. Deuxième produit d’exportation de Madagascar après la vanille, le girofle est l’un des produits de rente qui fait entrer le plus de devises. Mais alors que la campagne vient de débuter et que la production de girofle est estimée à 15 000 tonnes cette année, le Groupement des exportateurs de girofle et autres épices de Madagascar dénonce une prolifération des spéculations qui nuit à la filière.
Une spéculation conséquence de la petite récolte de girofle annoncée en Indonésie, concurrent de la Grande Ile et premier producteur de cette épice dans le monde. « Certains à Madagascar pensent que les prix à l’exportation vont flamber », explique Jean-Luc Dama, le président du Groupement des exportateurs de girofle.
Avec ses nombreuses plantations dans le nord-est et le sud-est de l’Ile, Madagascar est le deuxième producteur de cette épice et le premier exportateur mondial avec pour client principal l’Inde. Avec un girofle à 16 000 ariary le kilo (environ 3,50 euros) auprès des agriculteurs alors qu’il était à 12 000 ariary l’année dernière à la même période, les exportateurs s’inquiètent étant donné que pour l’heure personne ne sait à combien les importateurs indiens vont acheter. « Ce prix n’a aucun sens en début de campagne, d’autant plus que pour le moment le temps ne permet pas de sécher le produit et les paysans n’ont pas assez de main d’œuvre pour sortir leur girofle », souligne le président du groupement des exportateurs. Ce dernier réclame un « nettoyage de la filière. »
Selon lui, ce sont des entreprises « opportunistes qui n’ont pas d’expérience mais pensent pouvoir se faire de l’argent en vendant du girofle qui font monter les prix. » Une spéculation venant de sociétés inexpérimentées qui peut avoir un impact sur la qualité du girofle de Madagascar, estime-t-il.