C’est un démenti cinglant, lancé depuis la capitale malienne, qui vise à rassurer l’opinion et à balayer les rumeurs anxiogènes. Face aux informations alarmantes, notamment relayées par certains services de renseignement étrangers et médias internationaux, suggérant que des groupes militants pourraient être en mesure de « s’emparer » de Bamako, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a pris la parole ce jeudi pour affirmer avec force que « la situation sécuritaire à Bamako est totalement sous contrôle. »
La Désinformation, un « Rêve » de l’ennemi
Lors d’une conférence de presse percutante, Diop n’e mâche ses mots. Il pointe du doigt ce qu’il qualifie de campagne de désinformation orchestrée.
Dans les services de renseignement étrangers, mais aussi sur les chaînes de télévision, le Mali n’est pas le Bamako que vous voyez. Il est donc important que ceux qui soutiennent ces terroristes comprennent que toute cette désinformation sera inefficace, a martelé le chef de la diplomatie malienne.
L’objectif est clair : décrédibiliser l’information extérieure et affirmer une souveraineté narrative sur la situation intérieure.
Ils doivent sortir de leurs rêves et affronter la réalité. La réalité est différente. Le Mali est là, a-t-il conclu avec une pointe de défi, rejetant fermement l’image d’une capitale au bord du chaos.
La Stratégie Anti-Blocus et le Retour des Convois
La prise de parole du ministre intervient dans un contexte de crise aigüe, où l’intensification des attaques du groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) a conduit au blocage de convois de carburant. Cette tactique a provoqué de graves pénuries à Bamako et dans d’autres localités, perturbant transports et services essentiels.
Face à cette crise logistique et sécuritaire, Abdoulaye Diop a tenu à exposer la stratégie de riposte du gouvernement. Il a mis en avant les efforts en cours pour rétablir l’approvisionnement :
Restauration progressive : « Progressivement, on voit arriver chaque jour des centaines de camions pour reprendre l’approvisionnement de Bamako et d’autres localités. »
Engagement ferme : « Nous poursuivrons ces efforts », a-t-il promis, signalant une détermination à briser le blocus imposé par les militants.
Analyse Terrain : Si les propos du ministre visent à restaurer la confiance et la stabilité, la persistance des pénuries et la réalité des blocus du JNIM dans certaines régions continuent de poser un défi majeur. La capitale elle-même reste sous haute vigilance, même si le gouvernement assure que le contrôle est total. La bataille contre les groupes armés se joue désormais autant sur le terrain militaire et logistique que sur le terrain de la communication et de l’information.