Au Mali, après Ogossagou et Ber, le camp de Goundam, près de Tombouctou, a été quitté le 16 août 2023 par la Minusma. Dans le cadre de son retrait du Mali, qui devra être achevé d’ici la fin de l’année, la mission onusienne s’est définitivement retirée de ce camp et c’est aujourd’hui l’armée malienne qui l’occupe. Contrairement avec Ber, le 13 août, cette passation s’est déroulée sans incident.
Les derniers casques bleus qui ont quitté Goundam sont arrivés à Tombouctou le 16 août en fin d’après-midi. Ils doivent à présent être rapatriés dans leur pays d’origine : les rétrocessions des camps, jusqu’ici occupés par la Minusma, sont aussi l’occasion de réduire progressivement les effectifs onusiens dans le pays.
Le 13 août, lors de leur départ de Ber, les casques bleus avaient subi deux attaques revendiquées par les jihadistes du Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda. Quatre hommes avaient été blessés. Avant-hier, c’est un convoi quittant le camp de Ménaka, dans le cadre des préparatifs du retrait, qui a essuyé des tirs, sans faire de victimes.
Le désengagement des casques bleus implique une multiplication des déplacements et donc une multiplication des possibilités d’attaques terroristes. Dans le cas de Goundam, aucun incident n’a été rapporté par la Minusma.
Sollicité par RFI, l’état-major de l’armée malienne n’a pas donné suite. Pas de communiqué officiel à ce stade non plus. Mais, selon un reportage diffusé hier soir sur l’ORTM, la télévision d’État, l’armée malienne a déjà pris possession du camp laissé libre par les casques bleus.
Goundam se trouve à moins de 100 kilomètres de Tombouctou. C’est aussi le cas du camp de Ber, investi dimanche dernier par l’armée malienne. À Ber, l’arrivée des Forces armées maliennes (Fama) avait suscité la colère des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et même des affrontements avec les forces maliennes. Car, au moment de la signature du cessez-le-feu de 2014 et de l’accord de paix de 2015, ce sont les groupes armés signataires qui contrôlaient Ber.
Aucune tension cette fois pour le camp de Goundam : la localité était contrôlée à l’époque par l’État malien. Les prochaines rétrocessions à risque se passeront à Aguelhoc, Tessalit ou Kidal. Aucune date annoncée, mais cela sera fait au plus tard d’ici la fin de l’année.