Freinée sur le plan politique et opérationnel par les militaires au sommet de l’Etat, la mission de l’ONU au Mali se trouve dans l’impasse. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’apprête à soumettre le maintien de celle-ci au respect d’une série d’engagements sur lesquels Bamako va devoir se prononcer. La MINUSMA qui suit attentivement l’évolution de la situation dans les régions Nord du Mali se dit préoccupée par la montée des tensions entre parties signataires.
La Minusma a réitère l’appel lancé par la Médiation internationale lors de sa réunion du 13 mars 2023, pour que les parties fassent preuve de la plus grande retenue afin de faciliter les efforts en cours visant à relancer le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix. La MINUSMA rappelle que l’Accord reste le cadre le plus viable pour le retour durable à la paix et à la sécurité et le règlement des causes profondes de l’instabilité récurrente dans le Nord du pays, et ce dans le strict respect de l’unité du Mali, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
La MINUSMA a initié des démarches auprès des parties signataires dudit Accord, afin de procéder à un réexamen des arrangements sécuritaires dans les meilleurs délais. A cet effet, elle invite toutes les parties à lui apporter leur entière coopération. La tension est encore montée d’un cran entre le pouvoir central de Bamako et la CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad, une alliance de groupes touareg et nationalistes arabes du Nord du pays, signataires de l’accord de paix d’Alger en 2015.
Amadou Albert Maïga, membre du Conseil national de transition, a en effet diffusé le 10 février une vidéo dans laquelle il prédit une guerre entre les forces maliennes et les groupes armés signataires. Ces derniers ont vivement condamné ces propos. Depuis l’insurrection malienne de 2012, au cours de laquelle l’armée s’est opposée dans le Nord du pays aux rebelles touareg et aux salafistes d’Ansar Dine, les pouvoirs maliens successifs défendent la souveraineté du Mali et son intégrité territoriale. A l’époque, des organisations telles que le MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, revendiquent l’indépendance de l’Azawad qui selon eux correspond aux trois régions septentrionales de Kidal, Tombouctou et Gao.