L’armée Malienne a délivré il y’a quelques jours la région de KIDAL des mains des rebelles. Un exploit, fruit d’un travail acharné et surtout sans relâche mené par les autorités maliennes de transition. L’élément détonateur étant, la décision courageuse de faire partir l’armée française mais également la MINUSMA et juste derrière les choses se sont enchaînées.
Située à 1500 km de la capitale Bamako, Kidal où vivent quelques dizaines de milliers de personnes et sa région, sont le foyer historique des insurrections successives qu’à connu le Mali depuis son indépendance en 1960.
Depuis 2013, Kidal était sous contrôle de la coordination des mouvements de l’Azawad(CMA). Une alliance des groupes armés à dominante Touarègue. La région de Kidal a été une des premières à tomber aux mains des rebelles. Les uns indépendantistes et les autres, salafistes quand a éclaté en 2012, l’insurrection dont les prolongements sont peut-être en train de connaître un dénouement heureux aujourd’hui.
Avant Mardi, l’armée et l’État maliens n’avaient quasiment plus mis pied à Kidal depuis 2014. Les forces maliennes y avaient donc été chassées quand une visite du premier ministre de l’époque Moussa Masra avait donné lieu à des affrontements avec des rebelles Touarègues.
Le gouverneur y exerçait juste, une présence symbolique. Le référendum constitutionnel s’était tenu avec beaucoup de difficultés. Kidal c’était aussi un abcès de Tension entre Paris et Bamako. Pour certains, tel le premier ministre Kokalla Maïga, la France y a créé une enclave d’où le terrorisme s’est propagé au reste du pays en permettant aux seuls indépendantistes de la reprendre en 2013 en empêchant l’armée malienne d’y entrer. Accusations réfutées par Paris.
Mai 2014, quelques jours après l’arrivée de Moussa Masra les rebelles ont accepté un cessez-le-feu. 2015, ils ont signé avec le gouvernement un accord de paix renonçant à leur projets indépendantistes contre plus d’inclusion dans la société malienne y compris dans une armée dite reconstituée et plus d’autonomie. L’accord était déjà mal en point, avant même le renversement du régime de IBK. Le départ de la mission Onusienne, a lancé une course pour le contrôle de Kidal.
Dans la configuration sécuritaire en cours, Kidal se présentait comme la prise ultime. Quand la MINUSMA a quitté le territoire le 31 OCTOBRE, les rebelles ont pris possession de la zone mais c’était sans compter sur la ruse de l’armée qui avait déjà depuis des semaines fait une colonne prête à réagir dans la ville.