C’est dans un communiqué daté du 6 février 2024 que le Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la République du Mali Abdoulaye Diop, a rappelé le caractère irréversible de la décision du pays de se retirer de la ,Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest, qui s’accompagne de fait, de ce que le Mali « n’est plus lié aux contraintes de délai mentionnées à l’article 91 du traité révisé et évoquées par la Commission. »
L’annonce historique et courageuse faite le 28 janvier 2024 à travers un communiqué conjoint des trois Etats signataires de l’AES, bien qu’attendue par les peuples, avait suscité chez la Commission de la CEDEAO une réaction de censeur. En effet, celle-ci avait dans un communiqué daté du 31 janvier déclaré qu’il fallait aux trois pays attendre un an avant que leur retrait soit effectif.
Le Ministre Abdoulaye Diop a vite fait de rappeler dans sa communication, les « graves manquements » commis par la CEDEAO qui ont poussé l’Etat malien à se retirer de la communauté notamment « la décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, en date du 09 janvier 2022, d’imposer au Mali des sanctions contraires aux dispositions communautaires pertinentes, notamment au Traité révisé de la CEDEAO du 24 juillet 1993 et au protocole additionnel 4/SA.13/02/12 du 17 février 2012 portant régime des sanctions à l’encontre des Etats membres qui n’honorent pas leurs obligations vis-à-vis de la CEDEAO. »
La violation du Droit d’accès à la Mer et depuis la Mer et la liberté de transit du Mali, comme le prévoit l’article 125 de la Convention des Nations-Unies sur le droit de la Mer, adoptée à Montego Bay le 10 décembre 1982, ainsi que la violation du Traité de la CEDEAO en accord avec la convention de Vienne sur le Droit des Traités de 1969, notamment celles relatives à la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats ont été savamment rappelées à la Commission de la CEDEAO par le patron de la diplomatie malienne.
Dans le communiqué conjoint du Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger, qui les détachent désormais de la CEDEAO, les trois pays signataires de l’AES soulignent la mutation de l’organisation censée être un tremplin pour l’intégration sous régionale en outils de menace brandit contre les Etats membres souverains. Ce qui a constitué un facteur majeur pour le retrait de ces derniers.
Signataires de la Charte du Liptako Gourma, les trois entendent redonner à leur nation la souveraineté et l’indépendance arrachées il y a longtemps. La souveraineté monétaire et la souveraineté sécuritaire sont les priorités de ces pays constituant l’Alliance des Etats du Sahel et les textes qui régissent l’Alliance le prouvent à suffisance