Initialement prévue pour ce 29 juin 2023, la réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies devant acté le départ de la Minusma a été reportée à ce vendredi 30 juin. Pour cause, l’enlisement des négociations autour de l’adoption d’une résolution fixant la durée et les modalités du retrait de la mission onusienne. Mais pourquoi les modalités et la durée divisent autant à l’ONU ?
De quelle façon se fera le retrait de la Minusma ? Voilà la question qui préoccupe, la question à l’origine du report de la réunion du conseil de sécurité des nations-unies. Alors que Bamako reste campé sur sa position appelant à un départ sans délai, la France, les États-Unis et certains membres du conseil cherchent à faire passer une résolution fixant la durée du retrait à 1 an. Chose qui passe mal car s’aligner sur un tel délai serait octroyer un mandat supplémentaire à la minusma.
Si du côté de Bamako tous les voyants sont au vert avec la correspondance de la direction générale des douanes datée du 27 juin dernier qui ordonne l’interruption des importations de tous matériels à destination de la mission onusienne, du côté de Washington, la préoccupation reste d’ordre logistique. Pour la maison blanche il n’est pas évident de mettre un terme à une mission qui compte près de 15.000 employés, et 13.000 casques bleus et policiers en si peu de temps. Un argument très vite réfuté qui laisse entrevoir une volonté manifeste de la Minusma à vouloir s’éterniser au mali.
Le retrait peu bien être fait de manière ordonnée mais sur la base des différents contingents tel que suggéré récemment par le Burkina-Faso. Pour finir, l’équivoque doit être levé sur le fait que la départ de la Minusma laissera nécessairement un vide au mali. La souveraineté d’un Etat ne se négocie pas encore quant il décide de mettre en lumière la montée en puissance de ses forces de défense et de sécurité pour la reconquête de l’intégrité de son territoire national.