Ce n’est plus un secret pour personne, le Mali se présente désormais comme cette Harriet Tubman prête à tout pour obtenir sa liberté et surtout celle de son peuple. Après avoir tourné le dos aux partenaires d’antan, et après avoir tenu tête aux institutions du continent Africain, du haut de la colline de koulouba, le gouvernement en place vient encore de frapper fort avec ce retrait du G5 Sahel, l’instance régionale luttant contre les groupes djihadistes.
Selon Bamako, «l’opposition de certains Etats du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un Etat extra-régional visant désespérément à isoler le Mali». Même si L’identité de cet «Etat extra-régional» n’est pas précisée par Bamako, qui accuse également dans son communiqué la «perte d’autonomie» du G5 Sahel, en proie à une «instrumentalisation» et à un «dysfonctionnement grave» de ses organes, l’on comprend directement qui est la cible au regard des derniers évènements en date.
Le Mali est depuis le 9 janvier la cible d’une série de mesures économiques et diplomatiques des États ouest-africains pour sanctionner l’intention des militaires aux affaires de se maintenir à la tête de l’état encore pour plusieurs années, après le putsch d’août 2020. L’équipe à Assimi Goita a opté pour une transition de deux ans alors que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) demande à Bamako d’organiser des élections en 16 mois maximum. Ce départ du Mali du G5 Sahel, accélère encore un peu plus la rupture durable des relations avec la France surtout que les relations entre le Mali et les pays européens, à commencer par la France, se sont largement dégradées ces derniers mois.
L’annonce de la fin de l’opération Barkhane au Sahel par Emmanuel Macron en juin de la même année n’a fait que précipiter la rupture. Depuis, Bamako met en scène son rapprochement avec la Russie, irritant au passage les autorités françaises.