L’Union africaine réaffirme son rôle auprès du Mali. Malgré la suspension de Bamako de ses instances depuis 2021 suite à la rupture de l’ordre constitutionnel, l’UA cherche à maintenir un lien actif avec les autorités maliennes. Le nouveau Représentant spécial de la Commission de l’Union africaine s’est entretenu ce lundi avec le ministre malien des Affaires étrangères pour discuter de la coopération future et du nouveau contexte régional, marqué notamment par l’approfondissement de l’Alliance des États du Sahel (AES).
C’est une séquence diplomatique significative qui s’est déroulée à Bamako. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a reçu le nouveau Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine, le Dr. Mamadou Tangara.
Cette rencontre visait à définir les contours d’une coopération renouvelée, même si le Mali reste formellement suspendu des organes de décision de l’organisation panafricaine depuis 2021.
Maintenir le Dialogue, Adapter le Partenariat
Le Dr. Tangara, qui a récemment pris ses fonctions à la Mission de l’UA pour le Sahel (MISAHEL), a été clair : l’Union africaine « restera un acteur de la recherche de solutions pour le Mali ». Il a insisté sur la volonté de renforcer la coopération dans le respect des principes et des intérêts du pays hôte.
Côté malien, le Chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, a salué ce climat de dialogue. Il a rappelé l’attachement du Mali au panafricanisme, tout en exhortant les organisations internationales à mieux intégrer la réalité sécuritaire et politique du pays dans leurs analyses.
Le Contexte Régional en Évolution
Les discussions ont inévitablement porté sur le nouveau contexte géopolitique sous-régional. L’approfondissement du cadre confédéral de l’Alliance des États du Sahel (AES) entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, est désormais une réalité que l’UA doit prendre en compte.
Cette approche de l’Union africaine vise clairement à éviter un isolement complet du Mali. L’organisation estime que l’engagement politique et technique est essentiel pour accompagner les efforts nationaux, notamment face à la dégradation sécuritaire et humanitaire.
La Commission de l’Union africaine a d’ailleurs récemment appelé à une mobilisation internationale accrue en faveur du Mali. Car pour l’UA, comme pour de nombreuses autres institutions, la stabilité du Mali demeure un enjeu stratégique pour l’ensemble du Sahel.
Cette mission diplomatique est un signal fort : en dépit de la suspension formelle, le pont de dialogue avec l’Union africaine n’est pas coupé. Reste à voir comment cette coopération technique et politique évoluera face aux dynamiques régionales, notamment la montée en puissance de l’AES.