C’est un tournant historique ! Le roi Mohammed VI a gracié plus de 4 800 agriculteurs poursuivis pour la culture illégale du cannabis dans la région du Rif, une décision historique qui accompagne la nouvelle stratégie du Maroc visant à encadrer légalement la production de cannabis à des fins médicales et industrielles. Prise à la veille d’une fête nationale, cette décision d’une haute portée a été annoncée par le ministère de la Justice dans un communiqué.
Le roi du Maroc a décidé de gracier plus de 4 800 agriculteurs faisant l’objet de poursuites ou condamnés dans des affaires de culture illégale du cannabis, a annoncé le ministère de la Justice lundi soir 19 août. A la veille d’une fête nationale, Mohammed VI « a bien voulu accorder sa grâce à 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Ce geste de clémence du Souverain chérifien à l’égard de ces cultivateurs illustre les nobles valeurs de la grâce royale. L’objectif de cette grâce est de permettre « aux bénéficiaires de s’intégrer dans la nouvelle stratégie » lancée après la légalisation partielle de la production de cannabis à des fins thérapeutiques. Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis selon l’ONU, a adopté en 2021 une loi encadrant les usages industriel et médical du cannabis, autorisant sa culture et son exploitation dans trois provinces rurales déshéritées de la région du Rif, dans le nord-est.
Le royaume s’est fixé pour objectif de lutter ainsi contre le trafic de drogue, de se positionner sur le marché mondial du cannabis légal et de désenclaver économiquement le Rif, où la plante est cultivée depuis des siècles et faisait vivre entre 80 000 et 120 000 familles en 2019, selon des estimations officielles.
Les mesures de grâce ne concernent que des cultivateurs dont l’activité illégale était la plupart du temps tolérée, mais qui pouvaient faire l’objet de poursuites.