La Namibie a commémoré à Windhoek sa première Journée de commémoration du génocide, en l’honneur des dizaines de milliers d’Hereros et de Namas tués par les forces coloniales allemandes dans ce qui est largement reconnu comme le premier génocide du 20e siècle.
La présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah a dirigé les événements commémoratifs, reconnaissant les cicatrices profondes et durables laissées à la nation par les atrocités de 1904 à 1908, au cours desquelles les soldats allemands ont tué environ 65 mil OvaHereros et 10 mil Namas.
« Ces activités n’ont pas seulement affecté la communauté ciblée, mais aussi les cicatrices que nous ressentons tous aujourd’hui »
« Par exemple, jusqu’à présent, malgré notre vaste territoire, la Namibie a l’une des populations les plus faibles. Sans faute. À quoi vous attendez vous alors que pendant cette période, nous avons perdu autant de nos citoyens ? Il nous faudra des années pour nous en remettre ».
Il faut noter qu’en 2021, l’Allemagne a officiellement reconnu les massacres comme un « génocide » et s’est engagée à verser 1,1 milliard d’euros d’aide au développement sur 30 ans. Cependant, l’accord n’a pas prêté le flanc aux réparations, ce que de nombreux Namibiens continuent d’exiger.
« Nous devrions trouver un certain réconfort dans le fait que le gouvernement allemand a convenu que les troupes allemandes ont commis un génocide contre les peuples Nama et Herero sur notre terre, la terre des braves ».
« Je veux diriger une nation unie, une nation qui vit en paix, une nation qui croit les unes en les autres car c’est la seule façon dont nous pourrons construire la Namibie que nous voulons. »
Certains représentants de la communauté OvaHerero ont boycotté la cérémonie de mercredi en signe de protestation, arguant que l’accord actuel ne s’attaque pas de manière adéquate aux injustices historiques et n’implique pas de restitution directe.
« Nous n’oublierons jamais les cicatrices émotionnelles, psychologiques, économiques et culturelles qui restent intactes dans les communautés touchées et dans les fibres plus larges de notre nation »
« La Journée de commémoration du génocide, qui est un jour férié, devrait être un puissant rappel de notre détermination commune à poursuivre sur la voie de l’édification de la nation, de la réconciliation et de la guérison des blessures du passé ».
Le gouvernement a choisi le 28 mai pour cette commémoration car il marque le jour de l’année 1908 où les autorités allemandes ont ordonné la fermeture des camps de concentration dans la colonie du Sud-Ouest africain allemand, aujourd’hui la Namibie.