Le 27 Août 2023, les autorités du Niger ont sommé l’Ambassadeur de France de quitter Niamey sous 48 H. Près d’un mois après cet ultimatum, Paris et Niamey ont continué à se faire des passes d’armes. Dans la dégradation des rapports entre les deux Etats, l’arrogance du Président Français a certainement mérité le prix de la pire diplomatie connue dans le monde. Dans des sorties fallacieuses, l’on note menaces, ultimatum, propos injurieux ou simplement condescendance. On est donc parti d’un discours très confiant et arrogant à « L’ambassadeur de France resté au Niger, nous soutenons cette décision… nous ne reconnaissons pas les putschistes illégitimes du Niger… Tout redéploiement de nos troupes ne se fera qu’à la demande du président Bazoum » à « La France a décidé de ramener son ambassadeur ainsi que plusieurs autres diplomates et c’est la fin de la coopération entre la France et le Niger, nous ne sommes pas là pour participer à la vie politique… Nous nous concerterons avec les putschistes ».
Récapitulons : Après Serval et Barkhane au Mali depuis les années 2013, la France est priée de plier bagage après l’arrivée du Colonel Assimi Goita en Août 2020. Comme d’habitude, elle résiste sous l’égide d’Emmanuel Macron « Paris s’est retrouvée prise entre une logique politique qui lui dictait de partir et une logique d’efficacité militaire qui l’incitait à rester jusqu’à ce que les armes locales prennent la relève ». Alors que plus de 2400 soldats français étaient déployés au Mali, Paris s’est opposé à la demande d’un retrait immédiat en février 2022. En Juin de la même année, finalement le dernier soldat s’en va du territoire malien, après que le Pays ait rompu ses accords de défense avec Paris et partenaires européens.
Au Burkina Faso, en Octobre 2022 le gouvernement demande le départ de la Force Sabre après avoir dénoncé les accords d’assistance militaire de 1961 qui le liaient à Paris. Par la suite, le départ des militaires français ainsi que celui de l’ambassadeur français Luc Hallade est demandé. Paris résiste et fini par capituler. Pour rappel sa présence sur près de dix ans dans ces pays du Sahel était justifiée par la lutte anti djihadiste et terroriste… Et pourtant durant cette présence, jamais un bilan de ces forces rapportant la neutralisation de centaines de terroristes dans ces pays, n’a été publié.
In fine, Paris est habitué des ripostes et des résistances. Sauf que le cas Niamey a été particulièrement tumultueux, Emmanuel Macron, Président français a martelé tellement de fois son soutien envers son « ami » Mohamed Bazoum au point de menacer plus d’un chef d’Etat de la sous-région de coup d’Etat si jamais ils abandonnaient le président déchu. S’il fallait mesurer l’incroyable loyauté d’Emmanuel Macron envers Bazoum, elle battrait tous les records.
Quoiqu’il en soit, il semblerait bien que le peuple nigérien, les peuples d’Afrique et les autorités actuelles de Niamey, aient à nouveau pris un train d’avance alors que le Président Français et les membres du gouvernement n’ont pas arrêté de clamer que la France ne saurait se plier face à des déclarations et injonctions de gouvernants illégitimes. Il est assez étonnant que ces autorités se dédisent aujourd’hui après tant d’agitations et de déclarations sur les plateaux télévisés, et même à la tribune des Nations-Unies. L’arrogance aurait-elle cédé la place à la capitulation ? C’est en tout cas l’impression que ça donne, le duo Bazoum – Macron a donc définitivement abandonné la partie ! Il reste aujourd’hui au pouvoir de Niamey et c’est un impératif, de se saisir de leur pouvoir. Tenez, une prestation de serment par exemple reste aujourd’hui attendue tel un acte vital pour la bonne conduite de la transition. Les premiers pas ont été franchis, comme la séparation d’avec la France sur les plans militaires et diplomatiques, sur le point d’être actés, les ouvertures sur le plan diplomatique grâce au Premier Ministre Lamine Zeine qui est à pied d’œuvre mais il reste que le Général Abdourahame Tiani porte pleinement son pouvoir et mène à bien cette transition dont le Niger a besoin. Une question reste tout de même : comment la France survivra-t-elle sans l’Uranium nigérien durant les prochains mois