Abuser des mots pour décrire une tragédie : c’est l’accusation choc lancée par le président de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, en réponse aux allégations d’une persécution ciblant les chrétiens dans le nord du Nigéria, notamment celles formulées par l’ancien président américain Donald Trump.
Lors d’un point de presse aux Nations Unies le président de la Commission de l’Union africaine rectifie ce qu’il qualifie de situation déformée et d’ingérence extérieure dans les affaires intérieures du Nigéria.
Je tiens à le préciser d’emblée : il n’y a pas de génocide dans le nord du Nigéria
Aussi, il insiste sur le fait que la crise actuelle est d’une nature fondamentalement différente des atrocités observées au Soudan ou dans l’est de la RDC..
Contredisant directement la menace d’intervention de Donald Trump motivée par le massacre présumé d’un « nombre record de chrétiens par Boko Haram, Youssouf brandi des « références documentées » pour affirmer que les « premières victimes de Boko Haram sont musulmanes, et non chrétiennes ».
L’Union africaine appelle à la prudence, soulignant la « grande complexité » de la situation nigériane qui ne saurait être réduite à des « termes simplistes ». La présidence nigériane avait d’ailleurs rapidement rejeté les propos de Trump en novembre, rappelant que la liberté religieuse est garantie par sa Constitution.
Le message de l’UA est clair : la situation n’est pas un génocide, la complexité du conflit doit être respectée, et les déclarations simplistes doivent être évitées.