Quelques jours après la saint Silvestre, certaines familles ont du mal à joindre les deux bouts. Pendant les fêtes de fin d’année, certaines ont fait d’énormes dépenses. Pour les plus avisés, le mois de janvier est comme les autres jours ordinaires.
Le coq n’a pas chanté dans la famille Ndjock le 5 janvier dernier. Jusqu’à 09h du matin, la porte du salon est encore fermée. La cours de la maison est vide. Seulement une savonnière sur la véranda et deux babouches dans la cours ont été retrouvé dans ce domicile, ce jour-là. Quelques minutes passées plus tard dans cette concession, c’est la benjamine de la maison qui ouvre la porte du salon. « Maman je veux pisser », dit la petite Miranda à sa mère qui la tenait par la main. La dame quant à elle semble ne pas être surprise de l’heure qu’il est. « Ekiehhh !!! Depuis là ce n’est pas encore 12h ? Le mois de janvier ci ne file même », s’exclame-t-elle.
La fête a sérieusement tout vidé son petit congélateur. « Il n’y a plus rien mon fils. Les queux de porcs et les peaux de bœuf que j’avais gardé sont toutes finis. Il n’y a plus rien. Je me réveille tard pour ne pas m’attarder sur le petit déjeuné. Et de sur quoi, certains produits sont encore chers au marché. Je me demande seulement si on va arriver », explique madame Monique, mère de six enfants. Elle n’est pas la seule à vivre la « janviose » au quartier Ekounou.
« C’est grave ! Sincèrement, je regrette les multiples dépenses que j’ai faites pendant le mois de décembre. Je croyais que les prix des denrées allaient chuter comme ce n’est plus les fêtes. Mais, c’est encore plus grave et secs dans les marchés. On demande déjà la dernière tranche de la pension à l’école, il faut quelque chose dans les marmites, c’est vraiment dure. L’année commence très rude », regrette Charlotte.
Bien planifier
Certaines familles par contre, ont su jouer au malin. C’est d’ailleurs l’exemple de Marthe, qui ne trouve aucune difficulté à passer le mois de janvier. « Il faut comprendre que certaines personnes s’’endettent pour passer de belles fêtes. Je ne comprends pas comment elles pleurent après qu’il n’y a rien à la maison. J’ai fait avec le peu que j’avais pendant les deux fêtes. Actuellement, c’est avec mes petites économies que je parviens à gérer tranquillement », confie-t-elle toute sereine. Comme elle, monsieur Franck Elanga ne vois aucune différence entre le mois de décembre et celui de janvier.
« Chaqu’année, ma femme est surprise de ma façon de gérer. Pendant les autres mois, c’est elle qui gère la ration mais, pendant le mois de décembre on le fait à deux afin de moins dépenser. Je suis très dure avec elle. C’est vrai qu’elle se fâche toujours mais, après elle comprend pourquoi je lui donnais une somme moyenne pour les fêtes. Voilà pourquoi, je vis le mois de janvier comme les autres jours ordinaires », développe-t-il. En général, tout porte à croire que certaines familles s’endettent et effectuent beaucoup de dépenses pendant les fêtes de fin d’année, afin de passer des bons moments de fête. Malheureusement, elles sont toujours rattrapées par les temps du nouvel an.