C’est le résultat de l’appel d’offres international lancé en procédure d’urgence en juin 2024 par la Mairie de la ville pour le recrutement de prestataires devant assurer la collecte des ordures ménagères dans la ville.
En effet, rapporte Investir au Cameroun, sur les quatre lots proposés dans le cadre de ce contrat, la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) remporte trois lots, pour un contrat de plus de 45 milliards de FCFA. L’appel d’offres pour le 4è lot a été déclaré infructueux. L’attribution de ce contrat survient dans un contexte de crise des ordures, qui perdure dans la capitale depuis des années. Pour atténuer la crise, la CUY a dû, il y a quelques années, ouvrir à la concurrence ce marché sur lequel Hysacam régnait de façon monopolistique depuis des années. Mais, l’arrivée de la société Thychlof Sarl n’aura non plus réussi à nettoyer davantage la capitale camerounaise. La faute à l’explosion démographique, corollaire de la production davantage d’ordures ; l’incivisme des populations ; et surtout l’insuffisance des moyens financiers destinés au ramassage des ordures ménagères. De l’avis des spécialistes et experts dans les questions de gestion des déchets, le problème de l’insalubrité de la ville de Yaoundé repose sur le très faible taux de collecte des ordures ménagères ; et l’insuffisance sévère des financements alloués à cette activité. Ainsi, ce n’est donc pas en multipliant les prestataires, sans tenir compte des ratios techniques et des contraintes financières, qui permettront de solutionner le problème. Il revient alors à la Communauté urbaine de Yaoundé, d’imaginer de nouveaux mécanismes de financement de cette activité, à travers par exemple la participation fiscale des populations locales, comme c’est le cas dans plusieurs grandes métropoles africaines.
En outre, la mise en œuvre effective des droits d’assises, institués par un décret du Premier Ministre, Chef du gouvernement, en 2023 et consacrés essentiellement au financement de la gestion des déchets, à travers un compte spécial logé au Feicom, au bénéfice des Collectivités territoriales décentralisées, serait un espoir certain et une bouffée d’oxygène pour ces prestataires qui sont presqu’à l’agonie aujourd’hui.