La rencontre entre le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema et son homologue français Emmanuel Macron a débouché sur la signature d’accords stratégiques visant à accélérer les réformes et à moderniser les infrastructures du Gabon. La France soutient concrètement la nouvelle ère gabonaise tout en faisant face aux exigences croissantes de Libreville en matière de transparence et de valeur ajoutée locale.
Dimanche soir à Libreville, le partenariat historique entre le Gabon et la France a été recalibré autour des priorités de la nouvelle République. Les accords officialisés visent à apporter un appui massif aux réformes économiques, institutionnelles et infrastructurelles engagées par Libreville.
Ferroviaire, Eau et Villes : Les Axes Prioritaires
Un contrat structurant majeur a été signé entre le gouvernement gabonais et l’Agence française de développement (AFD), avec un financement conjoint France-Union Européenne. Cet engagement financier est directement affecté à la relance du réseau ferroviaire national, une infrastructure jugée vitale pour l’industrialisation, la transformation des matières premières sur place et le désenclavement économique du pays.
D’autres programmes conjoints ont été validés, touchant directement le quotidien des Gabonais :
* Eau potable et Gestion des déchets : Investissements pour améliorer la qualité et la distribution de l’eau, et renforcement de l’appui technique pour la gestion des déchets urbains.
* Infrastructures urbaines : Lancement d’un programme ambitieux de modernisation de Libreville et des grandes villes.
Le Gabon Dégaine l’Exigence de Valeur Ajoutée
Au-delà de l’aide au développement, la rencontre a souligné la nouvelle doctrine gabonaise, qui met l’accent sur la transparence, la responsabilité et la réciprocité.
Le président Oligui Nguema a ainsi rappelé les attentes du Gabon vis-à-vis du groupe Eramet sur la question de la transformation locale du manganèse. Le chef de l’État gabonais exige le respect des engagements en matière de valeur ajoutée locale, un dossier que Paris a assuré suivre de près avec un mécanisme de surveillance régulier.
Emmanuel Macron a rappelé que les 85 filiales françaises au Gabon représentent plus de 12 000 emplois, mais a également réaffirmé la volonté de la France d’être « l’ami qui accompagne avec respect », encourageant les nouveaux investissements dans un cadre de gouvernance renouvelé.
Soutien à la Transition et Coopération Sécuritaire et Environnementale
Sur le plan politique, le président français a salué la tenue de l’élection du 16 novembre et a qualifié le Gabon d’« exemple » pour son respect des engagements institutionnels pris après le 30 août 2023. La France a confirmé sa disponibilité pour aider à la consolidation des institutions et au renforcement des capacités de gestion publique.
Le volet sécuritaire évolue vers un modèle de soutien mutuel, de formation et d’exercices conjoints. Un accent particulier est mis sur l’environnement avec la création de l’Académie de protection de l’environnement pour lutter contre le braconnage. Enfin, les 60 millions d’euros issus de la conversion de dette seront intégralement consacrés à la gestion durable des forêts et au développement de la filière bois.
La visite a été marquée par l’inauguration du nouvel Institut français, confirmant l’appui à la culture, à l’entrepreneuriat créatif et à la coopération universitaire qui voit plus de 5 700 étudiants gabonais inscrits dans l’enseignement supérieur français. Ces accords visent à consolider un partenariat bilatéral véritablement renouvelé.