* Mission inaugurale : Première visite officielle du nouveau président de la Commission de l’UA en RDC.
* Contexte explosif : Une crise sécuritaire à l’Est qui s’enlise malgré les pressions internationales.
* Objectif : Relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali et tester la crédibilité de l’Union Africaine.
« C’est un véritable test de crédibilité pour la nouvelle ère de l’Union Africaine. Mahmoud Ali Youssouf tente de ranimer la flamme du dialogue là où ses prédécesseurs ont buté sur l’intransigeance des positions. »
L’ambiance est solennelle, mais l’urgence est palpable. Sous le ciel de Kinshasa, Mahmoud Ali Youssouf a posé le pied sur le sol congolais pour la première fois depuis son élection en février dernier. Accompagné d’une forte délégation en provenance d’Addis-Abeba, le successeur de Moussa Faki Mahamat plonge d’emblée dans le dossier le plus brûlant du continent : la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Un terrain miné par l’impasse diplomatique
Le contexte est celui d’une impasse totale Malgré la « pax americana » tentée il y a quelques semaines à Washington et les processus de Luanda et Nairobi qui peinent à se matérialiser sur le terrain, les combats persistent.
Entre la RDC et le Rwanda, la rupture semble consommée. Les positions restent diamétralement opposées :
* Kinshasa exige le retrait immédiat et sans condition des troupes rwandaises.
* Kigali continue de nier toute implication aux côtés de l’AFC/M23, faisant fi des nombreux rapports des experts de l’ONU.
Quelle est la « Méthode Youssouf » ?
La question est sur toutes les lèvres : comment le diplomate djiboutien compte-t-il réussir là où les autres ont échoué ? Son atout majeur réside dans son profil de technocrate chevronné et sa connaissance fine des équilibres régionaux.
Selon Amir Idriss Abderamane, chargé d’Affaires de l’UA en RDC, l’objectif est de restaurer une confiance en lambeaux. Pour l’organisation panafricaine, l’enjeu dépasse les Grands Lacs : il s’agit de prouver la capacité de l’Afrique à résoudre ses propres crises, sans dépendre exclusivement des puissances occidentales.
L’Analyse de la Rédaction
Mahmoud Ali Youssouf sait qu’il joue une partie de la crédibilité de son mandat dès ses premiers pas à Kinshasa. Si cette mission est un signal fort, le chemin vers la paix reste semé d’embûches. Dans cette région du monde, l’histoire a cruellement montré que le temps de la diplomatie est souvent bien plus lent que celui des armes.