Les autorités du Sud-Kivu, l’une des provinces de la République démocratique du Congo les plus riches en minerais, ont annoncé vendredi 19 juillet, la suspension de toutes les activités minières pour, disent-elles « remettre de l’ordre » dans le secteur. Il s’agit plus concrètement de rétablir l’ordre dans l’exploitation minière dans toute la province et de préserver non seulement les vies humaines, mais également la traçabilité de la production minière sur ces sites.
Le gouverneur de la province du Sud-Kivu, dans l’Est du Congo, a ordonné vendredi la suspension de toutes les activités minières afin de « rétablir l’ordre ». « Les activités minières sont suspendues jusqu’à nouvel ordre en raison du « désordre causé par les opérateurs miniers », a déclaré Jean-Jacques Purusi Sadiki dans un communiqué, sans fournir plus de détails.
Le communiqué indique que l’objectif de la décision était de « rétablir l’ordre dans l’exploitation minière dans toute la province et de préserver non seulement les vies humaines, mais également la traçabilité de la production minière sur ces sites ».
Les autorités locales ont donné 72 heures à toutes les sociétés minières, commerces et coopératives pour quitter les sites et lieux d’exploitation, précise le communiqué. Une décision qui pourrait s’ériger en un véritable bras de fer entre les groupes armés et les populations dont la survie dépend directement ou indirectement de l’exploitation minière. Selon Bienvenu Mapendo, président de la Fédération des entreprises congolaises de la province du Sud-Kivu, cette décision aura un impact négatif sur les activités économiques de la province.
De nombreuses entreprises chinoises exploitent de l’or et d’autres minéraux dans cette provinces orientales de la République démocratique du Congo en proie à la violence des groupes armés depuis près de trois décennies. Ces derniers mois, alors que les militaires combattent les milices, la situation sécuritaire s’est détériorée. Les attaques contre les carrières et les coopératives minières sont fréquentes dans la région alors que plus de 120 groupes armés se disputent les terres et les ressources dans l’est du Congo.
Il convient de rappeler que l’action du gouverneur jean jacques purusi n’est la première. En août 2021, son prédécesseur avait décidé de « rétablir l’ordre » dans le territoire de Mwenga, et ordonné la suspension des activités minières de six sociétés chinoises. Il avait justifié cette décision par la protection des intérêts de la population locale et de l’environnement.
Or, à la suite de pressions politiques, la suspension avait ensuite été levée au profit d’Une commission d’enquête parlementaire qui jusqu’à ce jour n’a jamais livré de conclusions.