Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, poursuit sa tournée africaine. En visite au Congo-Brazzaville, le chef de la diplomatie russe, a vilipendé, mardi 4 juin, « l’Occident » et ses « objectifs » supposés, tant en Ukraine qu’en Libye, où il a dit soutenir l’organisation d’une conférence de réconciliation.
« Nous soutenons l’initiative du président Denis Sassou Nguesso, qui vise à organiser une conférence interlibyenne », a déclaré le chef de la diplomatie Russe devant la presse, après avoir rencontré dans son fief d’Oyo (centre) le chef de l’Etat Congolais, président du comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye.
C’est depuis 2011 que la Libye est rongée par les divisions. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, le pays est gouverné par deux administrations rivales : l’une à Tripoli (Ouest), dirigée par Abdelhamid Dbeibah et reconnue par les Nations Unies (ONU), l’autre dans l’Est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp de Khalifa Haftar, avec lequel Moscou entretient des relations étroites.
« Ce qui s’est passé en Libye est une tragédie dont les auteurs sont l’OTAN et ses membres, a dit Sergueï Lavrov. La même chose s’est passée en Irak et en Afghanistan, où l’Occident a voulu imposer son mode de démocratie. Le plus important aujourd’hui est de trouver une approche qui assurera le rétablissement du pays. »
Sur le dossier Ukrainien, « le président Sassou a fait preuve de compréhension » vis-à-vis « de nos actions », a déclaré le ministre Russe : « Il comprend bien que l’Ukraine est l’instrument de l’Occident, dont l’objectif est d’infliger une défaite stratégique à la Russie. » Selon M. Lavrov, Denis Sassou Nguesso, « comme d’autres leaders du monde », est persuadé que la conférence sur l’Ukraine prévue à la mi-juin en Suisse « n’a aucun sens » sans la participation de la Russie, rapporte le Monde.
Le Kremlin a, par ailleurs, annoncé mardi matin que la Russie n’excluait pas de frapper en Ukraine les instructeurs Français dont l’envoi est actuellement en discussion entre Paris et Kiev. « Quel que soit leur statut, militaires de l’armée Française ou mercenaires, ils représentent une cible tout à fait légitime pour nos forces armées », a appuyé Sergueï Lavrov.