Le président rwandais, Paul Kagamé, a ouvert le 27 février à Kigali les travaux de la 18ème édition du dialogue national appelé « Umushyikirano ». L’évènement rassemble plus de 1700 participants et des Rwandais de la diaspora, qui débattent des questions liées à la gouvernance publique, aux progrès réalisés, y compris les perspectives de développement.
Après trois années d’interruption à cause de la pandémie de Covid-19, les Rwandais ont renoué avec le dialogue « Umushyikirano », qui réunit les membres du gouvernement, les autorités locales, les dirigeants d’entreprises publiques et les citoyens autour du chef de l’État, Paul Kagamé. Cet évènement annuel inscrit dans la constitution du pays permet aux citoyens d’interpeller directement les autorités sur la gestion des projets de l’État. Les autorités rwandaises ont choisi ce moment pour présenter les résultats du cinquième Recensement général de la population et du logement.
La population rwandaise a atteint 13,2 millions d’habitants, en hausse de 2,7 millions d’habitants par rapport à 2012, avec une population majoritairement jeune. En l’espace de trente ans, l’espérance de vie est passée de 40 à 69 ans. Pour la majorité des intervenants à ce « Umushyikirano », le secteur agricole demeure l’une des priorités du pays, qui devrait atteindre une croissance de 6% en 2023. Le gouvernement devra ainsi augmenter le budget de l’État dédié au secteur agricole (actuellement de 22,8 millions dollars) et attirer de nouveaux investisseurs.
Des engrais agricoles et des semences spécifiques vont être remis aux paysans au cours des prochains mois, ainsi que la construction d’une usine de fabrication des intrants en vue d’augmenter la production nationale et assurer l’autosuffisance alimentaire. En matière de formation, l’État s’est engagé à améliorer la qualité de l’enseignement en mettant l’accent sur la formation professionnelle des jeunes. Une école professionnelle va être construite dans chacun des trente districts que compte le Rwanda. D’autres secteurs clés de développement vont bénéficier prochainement des investissements de l’État, les neuf Zones économiques spéciales, de nouvelles routes en plus des 900 km de routes bitumées réalisées au cours des dernières années, la construction de barrages et d’une centrale à gaz pour améliorer l’accès à l’électricité.
Globalement, les participants regroupés au Kigali Convention center, ceux des quatre provinces retenues et de la diaspora ont interpellé les autorités sur la qualité et le prix de l’internet, le transport urbain, la construction de nouveaux centres de santé en plus des 512 hôpitaux et 1200 centres sanitaires, la protection des plantations agricoles contre les maladies des plantes.