Une nouvelle philosophie, ou une qui manque de transparence ? En février 2023, le président français annonçait « un nouveau modèle de partenariat » entre la France et les pays africains notamment du Sahel ; ceci après la déculotté infligée par le Mali, la République centrafricaine et le Burkina Faso qui ont insisté sur son départ de leur territoire. Mais la France possède des bases militaires très importantes en Côte d’Ivoire, au Sénégal, ou encore à Djibouti et au Gabon. Pendant que les africains dénoncent des forces d’occupation, la France, elle, mentionne une présence moins visible de ses soldats et la montée puissance de partenariats militaires avec les pays demandeurs.
Voilà donc la nouvelle philosophie Macron Sahel, pourtant rien de bien nouveau pour les africains. Cette nouvelle approche semble prendre fortement racine au Niger qui sert d’ailleurs de pays test pour celle-ci. Mais par contre les propos du Général Bruno Baratz commandant des forces françaises viennent corroborer ce que dénoncent les analystes panafricains depuis 13 ans, en ces termes : « les militaires français déployés dans le sahel sont désormais au service des pays hôtes » et en tête de liste pour l’instant, le Niger et le Tchad. L’ère Barkhane est définitivement révolue selon paris.
Les sociétés civiles africaines et plates formes citoyennes estiment aujourd’hui que la France n’a plus sa place sur le continent sous le fallacieux prétexte d’apporter un appui sécuritaire. Selon le porte-parole de CCFD-Terre solidaire, « on continue sur les mêmes erreurs, mener une stratégie et une politique française dans la région sans aucun débat démocratique sans aucune consultation » en effet en février dernier, avant son déplacement pour le Gabon, le Congo, la RDC et l’Angola, le président français avait décidé de présenter sa nouvelle politique africaine sans consulter aucun chef d’Etat Africain.
Un énième manque de considération qui n’avait pourtant pas fait sourciller ses hôtes. En ce qui concerne la présence militaire française, au Niger, des vagues de manifestations se sont multipliées en fin 2022, réclamant le départ de celle-ci, mais le président Mohamed Bazoum, n’a jamais mis fin à leur mandat. Ces jours, ce sont 2500 soldats français qui y seront déployés pour accompagner les militaires nigériens. En République Centrafricaine, hors du Sahel, même son de cloche, au Burkina Faso c’est un tollé de refus. Et pourtant, la France insiste, chassée sur tous les fronts elle décide d’épuiser une nouvelle stratégie, la philosophie de la réponse à l’appel au secours des pays dans le besoin.
Rédigé par Begoude Madonne