Dernière ligne droite avant la date limite de dépôt des candidatures pour les élections locales du 23 janvier 2022 : ce sera ce jeudi 4 novembre. Aujourd’hui, 98% des mairies du pays sont dirigées par des hommes, selon le Caucus des femmes leaders. Un déséquilibre, malgré l’adoption d’une loi sur la parité en 2010. La structure a lancé une mobilisation baptisée « les femmes à l’assaut des mairies », pour qu’il y ait davantage de femmes sur les listes.
Sur les 557 communes du Sénégal, seules 15 sont actuellement dirigées par des maires femmes. Un nombre dérisoire déplore la sociologue Fatou Sow Sarr, présidente du Caucus des femmes leaders.
« Sur la liste du ministère de l’Intérieur, il y avait 322 partis politiques et 18 partis dirigés par des femmes. Comme les coalitions ou les partis sont dirigés par les hommes et que les négociations se font pour servir les partis, ce sont les chefs de partis qui sont servis. »
Depuis un an, le Caucus a donc rencontré les différents responsables de partis, avec un objectif : la présence d’au moins 10% de femmes sur les listes. « Généralement, ils promettent tous la lune, mais la réalité des faits, c’est que c’est difficile. Mais il y a des choses intéressantes. Beaucoup de femmes ont décidé de faire leur propre liste ou d’aller sur d’autres coalitions. Donc, il y a un engouement. Une pression est en train de se faire. »
La structure a déjà identifié au moins 107 femmes candidates à la candidature pour les locales. Parmi elles, Nafissatou Wade, également membre fondatrice du Caucus des femmes leaders. « Par rapport à tout ce qui se passe aujourd’hui quand on parle du problème foncier et de corruption, nous avons vu que dans les gouvernances des 15 femmes maires, aucune femme n’a été épinglée. Nous ne sommes pas en dualité, mais en complémentarité. »
Dans cette logique, le Caucus soutient l’actuelle maire de Dakar, Soham El Wardini, dont la candidature ne fait pas l’unanimité au sein de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi.