Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a accordé un entretien de plus de deux heures à six journalistes de grands médias nationaux pour évoquer ses 100 premiers jours au pouvoir.
Loin de dresser un bilan, qu’il juge prématuré après seulement 100 jours sur les 1800 que compte son mandat, le chef de l’État a plutôt présenté un état des lieux du Sénégal qu’il a trouvé à son arrivée. Diomaye Faye a dépeint un pays en difficulté, avec des indicateurs économiques préoccupants, conséquences de la crise du Covid-19 et des conflits en Ukraine et au Proche-Orient. Il a souligné les mesures prises pour soulager rapidement la population, notamment la baisse du prix de certaines denrées de première nécessité. Le président a réaffirmé son engagement en faveur de la transparence, n’hésitant pas à critiquer l’administration précédente.
Il a révélé avoir bloqué des contrats dans le secteur de la santé, qu’il jugeait surfacturés et illégaux. Il a également dénoncé une tentative d’augmentation du coût de l’eau pour les ménages, décidée par son prédécesseur juste avant son départ. Sur le plan international, Diomaye Faye a évoqué son rôle de facilitateur au sein de la CEDEAO, notamment dans les discussions avec les pays de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger) qui souhaitent quitter l’organisation.
a souligné l’importance du dialogue, même en cas de départ, comparant la situation au Brexit. Concernant la coopération militaire avec la France, le président a adopté une approche mesurée. Il a indiqué vouloir redéfinir le cadre global des relations, sans pour autant envisager de “rupture brutale”. Il a mentionné des discussions en cours entre les deux pays pour revoir l’ensemble des accords qui les lient.
En conclusion, ce premier échange avec la presse nationale a permis au président Bassirou Diomaye Faye de présenter sa vision et ses actions initiales, tout en soulignant les défis auxquels le Sénégal est confronté. Il a insisté sur la nécessité de transparence et de dialogue, tant sur le plan national qu’international, pour relever ces défis et mettre en œuvre les changements promis durant sa campagne.