La ville de Dakar, au Sénégal, a accueilli un panel de discussion portant sur le sujet de l’affaiblissement de l’influence française en Afrique. Cette conférences de presse sous le thème « Perte d’influence de la France en Afrique : quelles perspectives ? », orchestrée par une assemblée de penseurs, représentants diplomatiques et universitaires, a uni des spécialistes venus de divers domaines pour discuter des enjeux et conséquences de cette évolution géopolitique et exiger le retrait immédiat des forces françaises du Sénégal.
La réunion a vu la participation d’organisations de la société civile telles que l’Union Africaine UMOJA, AFRICA First, Urgences Panafricanistes, le Mouvement Sénégal Notre Priorité (SNP), l’Alliance Africaine pour la Résilience et la Transparence Unifiées (ARTU), la Ligue de défense noire africaine (LDNA), représentée par son président Egountchi Behanzin et plusieurs autres organisations défendant la souveraineté du Sénégal. Les débats ont traité de l’effet des évolutions socio-politiques en Afrique, y compris la croissance de la jeunesse africaine et des nouvelles dirigeants, ainsi que les critiques menées contre les anciennes attitudes coloniales et les stratégies néocoloniales. Plusieurs intervenants ont mis en évidence la diminution graduelle de l’influence française sur le continent, un processus qui est associé à divers facteurs comme les changements politiques internes en Afrique, l’importance grandissante d’autres puissances globales et l’apparition de nouvelles alliances stratégiques.
Les bidasses français seront plus utiles pour le peuple français
Les participants estiment que la France utilise son influence pour se mêler des affaires intérieures des pays africains, portant ainsi atteinte à leur souveraineté. Selon le panafricaniste Egountchi Behanzin , l’armée française n’a plus sa place au Sénégal et n’apporte rien à la nation sénégalaise. « Là où l’armée française s’installe, nous le savons que les peuples réclament toujours leur liberté, parce que l’armée française apporte avec elle le terrorisme, le pillage, le néocolonialisme. Et avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye et du premier ministre Ousmane Sonko nous estimons que le gouvernement doit demander, exiger le départ pur et simple de l’armée d’occupation des terres sénégalaises », a déclaré le président de la LDNA. De plus, le panafricaniste a fermement affirmé qu’il était grand temps que la France se retire non seulement du Sénégal, mais également de toute l’Afrique « Il est temps que la France dégage non seulement du Sénégal, mais aussi du continent africain. Les bidasses français seront plus utiles pour le peuple français en ce moment que d’être au Sénégal pour surveiller le peuple sénégalais selon leurs termes, mais nous le savons qu’ils ne sont pas là pour surveiller, mais plutôt pour les intérêts de la France » a attesté Egountchi Behanzin.
Bassirou Diomaye Faye
Le président de la LDNA a aussi plaidé pour l’abandon du franc CFA et l’instauration d’une devise nationale spécifique au Sénégal. « On ne peut pas chasser l’armée d’occupation française et garder le franc CFA. Nous savons que c’est à travers le franc CFA que la France finance le terrorisme, que la France finance les coups d’État, les déstabilisations, les partis politiques qui servent aux intérêts de la France.» a martelé le panafricaniste.
Il convient de noter que le 28 novembre 2024, Bassirou Diomaye Faye, président du Sénégal, avait déclaré que la France serait contrainte de fermer ses bases militaires sur le sol sénégalais. Dans un discours prononcé à l’occasion du Nouvel An il a déclaré « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 ». Toutefois, la transmission des dernières bases françaises aux troupes sénégalaises devrait se conclure autour de la fin de l’été 2025, selon une source proche du ministère français des Armées. Cependant, ce calendrier n’a pas de caractère officiel. A cet égard, la population sénégalaise espère que ce retrait sera rapidement effectif et attend des actions plus résolues de son président, Bassirou Faye, contre la présence française sur son territoire, conformément à ses engagements pris lors de sa campagne électorale en avril 2024 pour restaurer la souveraineté nationale.