Crédit Suisse a annoncé ce jeudi un emprunt à court terme de jusqu’à 50 milliards de francs suisses (environ 50,7 milliards d’euros) à la banque centrale du pays, au lendemain d’une journée cauchemardesque pour la deuxième banque du pays qui s’est effondrée en Bourse.
La banque a parallèlement annoncé une série d’opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs suisses. Mercredi, le titre Crédit Suisse a chuté de 24,24% à la clôture. Le groupe ne valait plus qu’un peu moins de 6,7 milliards de francs suisses. Après un étonnant silence, la banque centrale (BNS) et le gendarme des marchés financiers suisses avaient assuré le groupe de leur soutien mercredi soir. La BNS et la Finma dans un communiqué commun diffusé en début de soirée ont déclaré que Le Crédit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d’importance systémique.
En cas de besoin, la BNS mettra des liquidités à la disposition du Crédit Suisse. Pour la BNS et la Finma, « les turbulences actuelles sur le marché bancaire américain ne suggèrent pas qu’il existe un risque de contagion directe pour les établissements suisses ». Les investisseurs restaient jeudi matin inquiets, les Bourses asiatiques ouvrant en forte baisse dans le sillage du dévissage la veille des places européennes Paris perdant mercredi soir 3,58% et Londres 3,83%, signant leur pire séance depuis mars 2022. La chute vertigineuse du titre a commencé après des déclarations du président de la Banque nationale saoudienne, première actionnaire de Credit Suisse.
Les Saoudiens ont volé au secours de la banque en entrant à son capital en novembre. Mais la Saudi National Bank ne compte « absolument pas » injecter davantage d’argent, principalement pour des raisons règlementaires, a expliqué Ammar al-Khudairy, son président. La banque nationale saoudienne détient une participation de 9,8%. Mais au regard du droit suisse, le gendarme des marchés, la Finma, devrait se prononcer si elle franchissait le seuil des 10%. Crédit Suisse est dans la tourmente depuis la faillite de la société financière britannique Greensill qui avait marqué le début d’une série de scandales. Depuis mars 2021, l’action a perdu plus de 83% de sa valeur.